À la veille de la journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), Johnson & Johnson annonce que sa filiale pharmaceutique Janssen a initié conjointement avec un groupement de partenaires la première étude d’efficacité pour un vaccin préventif expérimental de type mosaïque contre le VIH-1.

La Fondation Bill & Melinda Gates et les National Institutes of Health (NIH) se sont joints à Johnson & Johnson pour faire progresser le développement de cette option de prévention potentielle, que serait un « vaccin global » susceptible de protéger contre une large variété de souches virales responsables de la pandémie de VIH.

«Développer un vaccin préventif contre le VIH est une priorité absolue et représente notre plus grand espoir pour permettre à la population mondiale de vivre dans un monde sans sida. Trouver un vaccin efficace contre ce virus pour protéger les personnes à risque est un défi scientifique majeur, mais aujourd’hui nous sommes optimistes car nous avons la conviction que nous pouvons réussir» a affirmé Paul Stoffels, Directeur Scientifique de Johnson & Johnson. « C’est pourquoi nous unissons nos efforts à ceux des leaders mondiaux en matière de recherche sur le VIH et à ceux des acteurs mondiaux de la santé pour développer notre vaccin expérimental. Nous collaborons étroitement avec l’objectif commun de soutenir les efforts déployés pour éradiquer le sida à tout jamais».

Cette nouvelle étude à grande échelle (HVTN 705/HPX2008), appelée aussi “Imbokodo”, vise à évaluer si le vaccin expérimental est sûr et s’il possède la capacité de réduire l’incidence de l’infection par le VIH chez 2 600 femmes vivant en Afrique subsaharienne. Bien que des progrès importants aient été réalisés dans la prévention et le traitement du sida ces dernières années, encore deux millions de personnes sont infectées par le VIH chaque année. Selon l’ONUSIDA (UNAIDS), les femmes et les jeunes filles représentent presque 60% des personnes infectées par le VIH en Afrique de l’Est et du Sud.

«L’étude « Imbokodo » est le fruit d’un partenariat public-privé dynamique, dont l’engagement vise à vaincre notre redoutable ennemi qu’est le VIH», a affirmé le Professeur Glenda Gray, CEO et Présidente du South African Medical Research Council, chargée de l’étude Imbokodo. « Le rôle primordial de l’Afrique pour mettre fin à cette épidémie est illustré par les recherches scientifiques innovantes menées sur ce continent et par la contribution exceptionnelle de ses populations pour atteindre cet objectif».

L’initiation de l’étude Imbokodo signifie que pour la première fois depuis plus de 10 ans, deux études portant sur l’efficacité d’un vaccin sont réalisées en même temps. La deuxième étude, HVTN 702, en cours en Afrique du Sud, vise à évaluer un autre vaccin candidat. Depuis toujours, la recherche d’un vaccin préventif contre le VIH s’est avérée très difficile, compte tenu notamment des propriétés uniques du virus, y compris sa capacité à muter rapidement et sa diversité génétique avec de multiple souches et sous-types prévalant dans différentes parties du monde.

«Mettre à disposition un vaccin préventif constituerait une avancée majeure dans une stratégie mondiale visant à mettre fin à la pandémie du sida» a déclaré Johan Van Hoof, M.D., Global Head Infectious Disease & Vaccines, Janssen. «Notre vaccin expérimental est basé sur des antigènes mosaïques qui ont été modifiés en utilisant des gènes issus d’une large gamme de différents sous-types du VIH. L’objectif final est de proposer un «vaccin global» susceptible d’être utilisé dans n’importe quelle région du monde, en vue de protéger les populations vulnérables les plus exposées au risque d’infection».

Le VIH/SIDA reste l’une des principales menaces sanitaires mondiales de notre époque. En 2016, il a été estimé qu’environ 37 millions de personnes étaient atteintes du VIH-1 à travers le monde, et que 1,8 million d’individus avaient été nouvellement infectés par ce virus. Il est estimé qu’en 2016, 790 000 nouveaux cas d’infection par le VIH sont survenus en Afrique de l’Est et du Sud, où la nouvelle étude d’efficacité est en cours. Il est estimé qu’aux États-Unis 1,1 million de personnes souffraient du VIH à la fin de 2014, et que près de 40 000 individus ont été diagnostiqués en 2015.

À propos de l’étude Imbokodo (HVTN 705/HPX2008)

Cette étude d’efficacité « preuve de concept » va évaluer la sécurité d’emploi et l’efficacité du vaccin mosaïque pour prévenir l’infection par le VIH-1, par rapport à un placebo . Cette étude devrait recruter 2 600 femmes sexuellement actives, âgées de 18 à 35 ans, dans cinq pays d’Afrique du Sud. Les premières participantes ont commencé à recevoir le vaccin dans les centres de recherche clinique en Afrique du Sud. Des demandes d’approbation réglementaire sont actuellement déposées, afin de mener cette étude sur d’autres sites au Malawi, au Mozambique, en Zambie et au Zimbabwe. “Imbokodo” est un mot Zoulou qui signifie “pierre”. Il est cité dans un proverbe bien connu en Afrique du Sud, qui se réfère à la force que possèdent les femmes et à l’importance des femmes dans la communauté.

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