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VHC : photographié par une équipe de l’Inserm

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VHC : le virus responsable photographié pour la première fois au monde par une équipe de l’Inserm

L’existence d’un virus de l’hépatite C (VHC) est connue depuis 1989, mais personne n’était jamais parvenu à le voir au microscope électronique, du moins jusqu’en 2016 : une équipe de l’unité Inserm 966 de Tours vient en effet de l’observer directement.

Ce virus a été très difficile à repérer car il ressemble fortement à une simple goutte de graisse(sphère lipidique ou lipoprotéine). Cette ressemblance est liée à un phénomène d’hybridation avec des lipides se produisant lors de sa réplication (cf. infra), comme l’avaient montré des travaux antérieurs.

Au-delà de l’immense satisfaction de voir valider les hypothèses de biologie moléculaire qui prédisaient une telle hybridation de ce virus avec des particules de graisse, ces travaux pourraient aider à enfin mettre au point un vaccin contre cette maladie.

première photographie du virus de l'hépatite C, hybridé avec des lipides (© Inserm).
Première photographie du virus de l’hépatite C, hybridé avec des lipides (© Inserm).

L’existence d’un virus de l’hépatite C, soupçonnée dans les années 70 et confirmée en 1989
Dans les années 70, des chercheurs américains ont constaté que la plupart des hépatites post-transfusionnelles n’étaient ni liées au virus de l’hépatite A ni à celui de l’hépatite B.

Jusqu’à la fin des années 80, cette hépatite d’allure virale était donc appelée « hépatite non A non B ».

A la fin des années 80, des techniques de biologique moléculaire ont permis de détecter un ADN original, codant pour un antigène spécifique des infections non A non B (Science 1989).

Cet ADN correspond à un ARN viral original, responsable de cette hépatite transmissible par le sang. C’est ainsi que l’existence du virus de l’hépatite C, petit virus à ARN, a été mise en évidence, indirectement.

Dans le monde, 130 à 150 millions de personnes sont atteintes, environ 700 000 décèdent chaque année (chiffre qui devrait néanmoins fortement diminuer avec les nouveaux traitements, très efficaces, de l’hépatite C).

En France, 500 à 650 000 personnes sont porteuses d’anticorps anti-VHC (1,15 % de la population). La prévalence de l’infection est plus importante chez les usagers de drogue intraveineuse (60 %), les détenus (25 %), les personnes porteuses du VIH (25 %).

Un virus qui se camoufle en s’hybridant avec des lipides, ce qui le fait ressembler à une banale sphère lipidique
Comme le précise Jean-Christophe Meunier, chargé de recherche Inserm et responsable de ces travaux, le  virus de l’hépatite C « ressemble à une simple petite sphère blanche au milieu d’autres sphères blanches lipidiques dans le sang ».

Ce phénomène est lié à son aptitude particulière à « détourner la machinerie du foie » pour fusionner avec les composants (phospholipides et leurs protéines) des lipoprotéines (particules de transport du gras dans l’organisme) en formation.

Cette forme viro-lipidique lui permet d’entrer plus facilement dans les cellules et de contourner le système immunitaire. Cela le rend aussi visuellement indétectable… ou presque.

Suite sur : VIDAL.fr

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