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2 juillet 2021 - Actions Traitements, association de patients VIH et co-infections
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Source : Techno Sciences

En étudiant la structure de récepteurs cellulaires et des molécules qui les activent, des scientifiques des universités de Genève et de Bâle décryptent le mécanisme précis d’activation des cellules immunitaires.

Situés sur la membrane de nombreuses cellules immunitaires, les récepteurs aux chémokines jouent un rôle important dans leur activation défensive. Les chémokines sont de petites protéines qui se lient à ces récepteurs et contrôlent le mouvement et le comportement des globules blancs. Malgré l’importance de cette famille de récepteurs, leur mécanisme d’activation reste encore méconnu. Un consortium de recherche de l’Université de Genève (UNIGE), du Biozentrum de l’Université de Bâle et de l’Institut Paul Scherrer (PSI) de Villigen est parvenu à décrypter le mécanisme d’activation du récepteur CCR5, un membre de cette famille impliqué dans plusieurs maladies, notamment le VIH/SIDA, le cancer ou encore les complications respiratoires du COVID-19. Cette découverte représente une étape importante dans la compréhension de la biologie des récepteurs aux chémokines, fournissant de précieuses indications pour améliorer l’efficacité et le ciblage de nombreux médicaments dont le mode d’action vise ce mécanisme. Ces travaux sont à découvrir dans la revue Science Advances.

Le récepteur CCR5 joue un rôle majeur dans l’inflammation et la défense immunitaire, et est depuis longtemps une cible importante des médicaments anti-VIH. « Les recherches sur CCR5 ont débuté il y a près de 25 ans, dans le cadre de la lutte contre le SIDA », explique Stephan Grzesiek, professeur au Biozentrum de l’Université de Bâle, qui a co-dirigé ces travaux avec le professeur Oliver Hartley du Département de pathologie et immunologie de la Faculté de médecine de l’UNIGE et une équipe de l’Institut Paul Scherrer (PSI). « Il est en effet à la base du mécanisme d’invasion du VIH dans l’organisme, mais semble également très important dans de nombreux autres processus pathologiques, notamment dans les cancers et les maladies inflammatoires. Mais pour pouvoir mieux l’exploiter dans un but thérapeutique, nous devions comprendre, à un niveau atomique, comment il est activé en entrant en liaison avec des chémokines. »

Les chémokines sont de petites molécules de signalisation dont le rôle est essentiel pour la migration et l’activation des cellules immunitaires. En se fixant aux récepteurs situés sur la membrane des globules blancs, elles agissent comme guide et permettent à ceux-ci de se trouver au bon endroit et au bon moment pour assurer l’organisation du système immunitaire et son activation en cas d’infection ou de blessure. Mais comment, concrètement, le récepteur ressent-il l’arrimage d’une chémokine depuis l’extérieur de la cellule ? Puis comment ce message d’activation est-il transmis à l’intérieur de la cellule pour qu’elle organise sa réponse ?

Visualiser les structures atomiques en 3D

Jusqu’ici, l’étude de ce phénomène était freinée par la difficulté d’observer les structures en 3D des récepteurs lorsqu’ils sont liés aux molécules activatrices. Pour ce faire, l’équipe bâloise, spécialiste de biologie structurale, a eu recours à des outils de cryo-microscopie électroniques qui permettent de préserver et d’observer la structure des plus petits éléments du vivant. « Cependant, afin de comprendre l’entièreté du processus, il fallait utiliser des chémokines modifiés pour se fixer aux récepteurs de manière plus stable que les chémokines naturelles », indique Oliver Hartley. « Et nous avions justement développé par bio-ingénierie une série de telles molécules au cours de nos recherches sur les médicaments anti-VIH. » Les scientifiques ont ainsi pu observer que certains de ces variants sur-activent le récepteur alors que d’autres les bloquent complètement.

La bonne clé pour la bonne serrure

Le récepteur, intégré à la membrane cellulaire, fonctionne par un mécanisme de clé et de serrure. Une partie spécifique de la structure des chémokines doit s’insérer dans la serrure du CCR5 pour activer un changement de la structure du récepteur qui déclenche alors l’activation et la migration des globules blancs. « La capacité d’activation des chémokines est déterminée par certains acides aminés (les briques de construction des protéines) qui doivent s’arranger selon un schéma précis. Si la chémokine adopte une forme droite, elle parvient à activer le récepteur. Mais en cas de modification de ces acides aminés, la molécule adopte une forme légèrement différente qui, même si elle permet de conserver une liaison très forte avec le récepteur, empêche son activation », explique Oliver Hartley. Ce sont ces petites modifications de précision qui font la différence entre les activateurs et les inhibiteurs du récepteur.

Des médicaments mieux ciblés, donc plus efficaces

Ainsi, malgré une architecture quasiment identique, d’infimes différences structurelles des chémokines déterminent leur capacité à activer ou à inhiber le récepteur. La compréhension détaillée de ce mécanisme permettra d’améliorer les médicaments en développant de nouveaux composés capables d’influencer le système immunitaire de manière très spécifique.

Source : Info VIH

Les résultats de la phase 2b-3 d’un schéma vaccinal associant un vaccin à vecteur viral Canarypox et un vaccin protéique (gp120) adjuvanté ont été très récemment publiés dans le New England Journal of Medicine, en plein milieu des multiples publications sur la vaccination contre la COVID-19.

Les résultats de sécurité et d’immunogénicité avaient été publiés en 2020. Il s’agit d’un essai randomisé, contrôlé contre placebo conduit dans 14 sites en Afrique du Sud. Plus de 5 000 volontaires ont été inclus à partir d’octobre 2016 et suivis pendant au minimum 24 mois. Le schéma vaccinal était un peu complexe : 1 injection du vaccine ALVAC (vecteur canarypox) à M0, M1, puis le vaccine bivalent protéique sous-type C gp120-MF 59 à M3, M6, M12, M18. .Près de 70 % des volontaires étaient des femmes et majoritairement âgés de 18 à 24 ans. L’incidence de l’infection VIH était de 3,4 infections par 100 personnes années dans le groupe vaccin et 3,3 dans le groupe placebo. La vaccination n’avait pas non plus d’effets sur la charge virale après infection. La PREP et la PEP étaient systématiquement représentées aux volontaires dans l’essai. Il a d’ailleurs été observé un défaut d’observance de la PREP chez les volontaires. En terme de profil de sécurité, il n’y a pas eu de signaux inquiétants, et les effets secondaires décrits relèvent de la réactogénicité attendue. Bien que les femmes devaient poursuivre une contraception efficace, plusieurs grossesses avaient été menées à terme sans malformations congénitales. Nous avons donc ici un nouvel essai négatif d’un vaccin contre l’infection à HIV. A la lecture de cet article, on est aussi frappé par l’importante incidence observée de l’infection à VIH chez les jeunes femmes en dépit de conseils sur la prévention et de la possibilité d’utiliser une prophylaxie pré-exposition. Pour expliquer cette inefficacité malgré des données d’immunogénicité qui avait permis l’arrivée de ce schéma en essai de phase III, les auteurs formulent de nombreuses hypothèses sur la diversité génétique virale et sur le facteurs génétiques liés à l’hôte.

Source : L’actualité

Une nouvelle étude pancanadienne à laquelle participeront des chercheurs montréalais s’intéressera à la réponse immunitaire des personnes vivant avec le VIH qui ont été infectées par le SRAS-CoV-2 ou vaccinées contre la COVID-19.

Les données scientifiques générées par l’étude COVAXHIV permettront de mieux comprendre la réponse immunitaire, l’innocuité et l’efficacité de la vaccination chez cette population vulnérable qui a été peu étudiée en ce qui concerne la COVID-19, mais aussi chez des populations — comme les personnes âgées ou les patients qui reçoivent des traitements de chimiothérapie — dont le système immunitaire est possiblement affaibli.

«Nous espérons cibler une population de personnes qui ont été exclues des grands essais cliniques avec le vaccin, parce que souvent dans les essais cliniques, on essaie de recruter des gens qui ne sont pas trop malades, (…) qui n’ont pas trop de maladies secondaires», a expliqué la docteure Cecilia Costiniuk, qui est professeure agrégée à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill et scientifique à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.

La docteure Costiniuk et ses collègues recruteront 400 personnes vivant avec le VIH dans des cliniques de Montréal, d’Ottawa, de Toronto et de Vancouver. La première partie de l’étude évaluera la réaction des anticorps pour combattre le SRAS-CoV-2, jusqu’à un an après la vaccination. Ces données seront comparées aux réactions immunitaires d’un groupe témoin de 100 personnes qui ne sont pas séropositives.

Les chercheurs, a dit la docteure Costiniuk, souhaitent cibler les groupes qui ont été exclus des études cliniques qui ont mené à l’approbation des vaccins contre la COVID-19, comme les gens âgés de 55 ans et plus et ceux qui, en plus du VIH, présentent des comorbidités comme le diabète ou l’hypertension.

«On cherche des personnes comme celles qu’on verrait dans une clinique véritable, pas des personnes idéales, mais surtout des gens qui ont des problèmes de santé parce que nous savons que ce sont surtout eux qui sont à risque de problèmes comme la mortalité reliée à la COVID, a-t-elle dit. On veut vraiment cibler ces sous-populations vulnérables.»

Les chercheurs savent déjà que les individus qui sont vaccinés après avoir été infectés par le SRAS-CoV-2 généreront une réponse immunitaire beaucoup plus robuste. L’étude permettra de voir ce qu’il en est chez les gens qui vivent avec le VIH.

Des expériences antérieures ont d’ailleurs déjà montré que la vaccination doit être adaptée pour être efficace chez cette population.

«On sait que pour des maladies comme l’influenza, l’hépatite B et le pneumocoque, ces gens ne montrent pas une réponse immunitaire au vaccin aussi bonne que les gens non-VIH, a dit la docteure Costiniuk. Alors dans le passé, il y a eu des essais cliniques pour donner une double dose du vaccin ou des (adjuvants) supplémentaires. Nous soupçonnons que les gens avec le VIH n’auront pas une aussi bonne réponse au vaccin (contre la COVID-19) comparativement aux gens qui n’ont pas le VIH.»

Il sera ensuite possible de comparer la réponse immunitaire des gens vivant avec le VIH à la réponse immunitaire d’autres populations dont le système immunitaire est affaibli, comme les aînés ou les patients atteints du cancer, ce qui aidera à comprendre «comment différents types d’immunosuppression affectent la réponse immunitaire au vaccin contre la COVID», a-t-elle dit.

La deuxième partie de l’étude portera sur l’efficacité du vaccin chez les personnes vivant avec le VIH par rapport aux personnes non infectées par le VIH.

COVAXHIV est présentée comme la plus vaste étude jamais menée au Canada pour évaluer l’immunogénicité, l’innocuité et l’efficacité de la vaccination contre la COVID-19 au sein d’une population diversifiée de personnes vivant avec le VIH.

Quelque 67 000 Canadiens vivraient avec le VIH.

L’étude profite d’un financement de plus de 2,6 millions $ provenant du gouvernement du Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada, du Réseau canadien pour les essais VIH des IRSC et de Halte à la propagation Ottawa.