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2 février 2022 - Actions Traitements, association de patients VIH et co-infections
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homophobie et VIH

Source : SERONET

D’après une étude Australienne présentée sur le site aidsmap, la stigmatisation liée à l’opposition de l’ouverture du mariage aux couples homosexuels est associée à une moins bonne prévention et prise en charge du VIH chez les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes). Explications.

Pour arriver à cette conclusion, Karinna Saxby et ses collègues de l’Université de Monash en Australie ont croisé les données d’un référendum national sur l’ouverture du mariage aux couples homosexuels en Australie avec des données de santé publique sur la prévention et la prise en charge du VIH des HSH. Près de 79,5 % des Australiens-nes éligibles au vote ont répondu à ce référendum, effectué par voie postale en 2017. Le résultat national était un vote à 61,6 % en faveur du mariage pour tous-tes. Ce taux variait selon les régions et avait tendance à être plus bas dans les régions rurales même si, étonnement, certaines régions très urbaines, comme la métropole de Sydney, avait un des taux de vote les plus élevés contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe (55,4 % contre). Les données récoltées sur la prévention et la prise en charge du VIH proviennent d’enquêtes annuelles nationales effectuées dans la communauté LGBT+ australienne entre 2015 et 2019.

Les chercheurs-ses ont catégorisé les régions en quatre groupes : régions avec un taux faible de stigmatisation homophobe (taux de vote contre le mariage pour tous-tes à moins de 25 %), régions avec un taux moyen de stigmatisation (taux de vote contre le mariage pour tous-tes entre 25 et 30 %), régions avec un taux moyen supérieur de stigmatisation (taux de vote contre le mariage pour tous-tes entre 30 et 34 %) et enfin régions avec un taux supérieur de stigmatisation (taux de vote contre le mariage pour tous-tes supérieur à 34 %). Important, les régions avec un niveau élevé de stigmatisation étaient également celles avec le plus de problèmes socio-économiques (chômage élevé, par exemple) et avec un accès au soin plus difficile (moins de structures médicales et moins de soignants-es).

Au final, l’étude comprend un échantillon de 43 811 HSH entre 2015 et 2019, dont 11 % qui vivent dans des régions avec un taux supérieur de stigmatisation homophobe et 59 % qui vivent dans des régions avec un taux faible de stigmatisation. Les résultats de l’étude montrent qu’un homme gay ou bisexuel qui vit dans une région avec un niveau supérieur de stigmatisation, a 7,2 % de probabilité en moins d’utiliser la Prep comme outil de prévention, 7,6 % de probabilité en moins de se faire dépister du VIH et 3 % de probabilité en moins de connaitre son statut sérologique. Un HSH vivant avec le VIH dans la région avec le niveau le plus élevé de stigmatisation a, lui, 8 % de probabilité en moins d’être sous traitement ARV (antirétroviral) qu’un HSH vivant avec le VIH dans la région avec le niveau le plus faible de stigmatisation. Les chercheurs-es ont découvert que plus la région avait un niveau de vote élevé contre l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, moins les outils de prévention au VIH étaient utilisés. Les chercheurs-ses précisent que ces données sont à mettre en perspective avec la situation socio-économique des personnes.

« Cette étude est la première à donner une preuve empirique que la stigmatisation structurelle a un impact direct sur la prévention et le soin liés au VIH chez les hommes gays et bisexuels en Australie », concluent les chercheurs-ses. Les auteurs-rices préconisent une stratégie de santé publique, affinée par régions, afin d’améliorer l’accès à la Prep, au dépistage et aux ARV chez les hommes gays et bisexuels qui vivent dans les régions avec le niveau de stigmatisation le plus élevé.

enquête VIH

Source : UNIVADIS

L’observance au traitement et la rétention du traitement sont liées aux expériences avec les professionnels de santé et aux facteurs de stress de la vie chez les nouveaux patients infectés par le VIH

À retenir

  • Les patients nouvellement diagnostiqués d’une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui ont moins d’expériences initiales positives avec leurs cliniciens et qui présentent davantage de facteurs de stress de la vie sont susceptibles d’être perdus de vue au suivi (PVAS) dans les 6 à 12 mois.

Pourquoi est-ce important ?

  • Mesurez l’expérience des soins, les attentes des patients et les facteurs de stress de la vie personnelle lors de la première visite pour un traitement antirétroviral, afin d’améliorer l’observance au traitement ainsi que la rétention du traitement et de mettre en relation les patients avec des services de santé mentale, d’assistance sociale et faisant appel à du personnel infirmier-pivot.

Principaux résultats

  • 450 patients ; âge moyen : 38,5 ans ; 72,4 % d’hommes, 34,4 % de patients nouvellement diagnostiqués.
  • 54,2 % de patients d’origine ethnique noire non hispanique ; 30,7 % de patients d’origine ethnique hispanique.
  • Scores moyens pour les expériences des patients : 
    • 6 mois : 8,60 pour les patients PVAS, contre 8,98 pour les patients non PVAS ; P = 0,011.
    • 12 mois : 8,43 pour les patients PVAS, contre 8,98 pour les patients non PVAS ; P = 0,001.
  • Score dichotomisé, perte de vue au suivi pour : les personnes ayant rapporté les meilleures expériences avec leurs professionnels de santé : rapport de cotes corrigé (RCc) de 0,866 ; P = 0,038 à 6 mois ; RCc : 1,263 ; P = 0,029 à 12 mois.
  • Patients ayant rapporté davantage de facteurs de stress de la vie, PVAS : score moyen de changement dans la vie de 129 contre 100 (patients non PVAS) à 6 mois ; score de 136 contre 101 à 12 mois.
  • Analyse multivariée : facteurs de stress de la vie plus nombreux, PVAS : RCc de 1,232 ; P = 0,037 à 6 mois ; RCc : 1,263 ; P = 0,029 à 12 mois.

Méthodologie

  • Une étude de cohorte prospective a évalué les effets des expériences initiales des patients aux États-Unis avec leur clinicien et des facteurs de stress de la vie sur les patients PVAS au cours de la première année de leurs soins contre le VIH.
  • Financement : Centre d’innovation en matière de qualité, d’efficacité et de sécurité d’emploi de Houston pour les Anciens combattants (Houston VA Center for Innovations in Quality, Effectiveness, and Safety) ; Système de santé Harris (Harris Health System).

Limites

  • Biais de sélection.
  • Un seul centre.
  • Le caractère généralisable des résultats est limité.
VIH au congo

Source : Journal de l’Afrique

Pour être efficaces, les formules vaccinales doivent couvrir toutes les souches émergentes, mais il subsiste beaucoup d’inconnues.

Des progrès considérables ont été accomplis dans la réalisation des objectifs 90-90-90 des Nations unies, afin de mettre fin au VIH/sida en tant que menace pour la santé publique. Ces objectifs consistent en ce que 90% des personnes séropositives connaissent leur statut, 90% reçoivent un traitement et voient leur charge virale supprimée.

Mais l’épidémie est encore loin d’être vaincue. L’une des principales raisons est la diversité dont fait preuve le virus du groupe M du VIH (VIH-1M), et qui affecte la mise au point de vaccins et de traitements.

Présentement, il existe quatre groupes de VIH-1 (groupes M, N, O et P). Chacun d’eux est issu d’une transmission indépendante d’un primate non humain à un humain. Le VIH-1 de groupe M (VIH-1M) est aujourd’hui responsable de la pandémie mondiale de SIDA. Il peut englober des sous-types et de nombreuses formes recombinantes appelées « clades » ou « souches ».

Pour concevoir des interventions biologiques à long terme et pertinentes à l’échelle mondiale, il importe surtout de bien comprendre les fondements biologiques des divers types de VIH-1M : leur manifestation, leur propagation et leur influence sur l’ampleur et la durée de chacune des sous-épidémies de VIH-1.

J’ai passé des années à étudier les différentes étapes que le VIH-1M a franchies, depuis son introduction chez l’homme jusqu’à ce qu’il devienne l’un des principaux virus en circulation dans le monde. Une grande partie de mes travaux ont porté sur le bassin du Congo, une région située au centre du continent, qui s’étend sur six pays et se compose principalement de forêts équatoriales.

C’est là que le VIH-1M est le plus diversifié, même si la prévalence du VIH dans cette région est faible. Les infections ont permis d’observer presque toutes les principales lignées de VIH-1M décrites, en plus de souches inhabituelles et rares du groupe non-M.

La région est également le lieu de transmission d’une espèce à l’autre de tous les groupes de VIH-1 et le point de départ de l’épidémie mondiale de VIH vers 1960.

Actuellement, nous ne savons pas pourquoi il y a 10 fois plus de souches différentes de VIH-1M dans la région du bassin du Congo que dans le reste du monde. Il s’agit là d’une piste de recherche importante, et c’est celle qui m’a le plus préoccupé dans mon travail.

Le principal objectif de mes recherches a été d’évaluer ce qui fait qu’une souche survit et se propage et pas une autre. Pourquoi tant de souches inhabituelles trouvées dans le bassin du Congo n’ont jamais quitté la région? Est-il possible que les souches répandues, à l’origine des épidémies de VIH dans le monde entier, aient simplement infecté une personne qui, après avoir déménagé dans une autre partie du monde, s’est révélée être un transmetteur efficace ? Ce sont là des questions très importantes auxquelles les études de terrain ont du mal à répondre.

De nos jours, il est possible d’utiliser la fonction des différentes protéines du VIH-1M pour évaluer les différences biologiques entre les diverses lignées. Ce que mes collègues et moi-même avons découvert jusqu’à présent indique qu’il existe des différences biologiques spécifiques entre les clades de VIH-1M, qui peuvent expliquer leur propagation inégale dans le monde.

C’est important parce qu’une stratégie vaccinale ou curative fructueuse doit prendre en compte les questions relatives à l’émergence du VIH et anticiper les facteurs régissant cette émergence. Pour être efficaces, les formules vaccinales doivent couvrir toutes les souches émergentes.

Mais il y a encore beaucoup d’inconnues.

Une recherche en cours

Dans notre étude en cours, nous avons utilisé la fonction de l’une des protéines du VIH-1M, la protéine Nef, pour comprendre l’épidémie de VIH au Cameroun.

L’activité optimale de cette protéine consiste à favoriser la réplication efficace du virus et à le rendre plus transmissible. Nous avons utilisé des échantillons provenant de deux cohortes distinctes : des individus vivant dans des villages reculés, notamment autour du site présumé de la transmission entre les espèces, et d’autres résidant dans la ville cosmopolite de Yaoundé.

Nos données préliminaires ont indiqué que jusqu’à 18 clades distincts de VIH-1M circulaient au Cameroun.

En dépit de cette grande diversité, un clade représente environ 50 % de tous les virus en circulation dans les deux cohortes. De plus, dans le Nef du VIH-1M des différents clades découverts au Cameroun, des activités fonctionnelles distinctes ont été identifiées, ce qui semble indiquer que ces clades ont divers moyens d’augmenter la transmission du VIH-1.
En outre, la fonction de Nef permettant de favoriser la transmission du VIH-1M était plus importante dans la cohorte de la ville cosmopolite que dans l’autre. Nous pouvons en déduire que le VIH-1M pourrait être plus transmissible en ville que dans les régions éloignées.

Ces données fournissent davantage d’explications sur les raisons pour lesquelles certains clades de VIH ont provoqué des pandémies mondiales contrairement à d’autres. D’après ces données, par exemple, des propriétés biologiques spécifiques des clades ancestraux de VIH-1M ont pu influer sur leur propagation épidémiologique. Ainsi, ces clades étaient donc génétiquement prédisposés à propager avec succès l’épidémie de VIH au Cameroun et peut-être dans d’autres parties du monde.

Par ailleurs, ces données montrent que les virus de VIH-1M des deux cohortes suivent des trajectoires évolutives différentes, peut-être en fonction des réseaux de partenaires sexuels. Ces réseaux sont probablement beaucoup plus vastes dans la ville cosmopolite de Yaoundé, où l’épidémie ne cesse de progresser, que dans les villages reculés. Il est possible que les virus circulant dans les villes fortement peuplées du Cameroun aient été sélectionnés pour accroitre la transmissibilité.

Les perspectives

Il est impossible de mettre au point un vaccin et un traitement sans comprendre les fondements génétiques précis des prédispositions et de l’évolution du virus. Nos recherches contribuent, grâce à l’apport de ces pièces majeures, à compléter ce puzzle complexe. Chaque nouvelle découverte nous rapproche un peu plus de l’élaboration de stratégies préventives ainsi que de notre capacité à prédire l’émergence et la dissémination futures du VIH-1M.

vaccins

Source : Haute Autorité de Santé (HAS)

Compte tenu du contexte épidémique, la HAS réaffirme l’importance de la vaccination, initiale et de rappel. Elle maintient sa recommandation de privilégier les vaccins à ARNm – vaccins de référence dans la stratégie de lutte contre le virus. Mais pour les personnes réticentes à ce type de vaccins et celles qui ne peuvent en bénéficier (contre-indication), la HAS considère que les vaccins Nuvaxovid® de Novavax et Covid-19 Janssen® de Janssen – qui utilisent des technologies différentes – représentent une alternative efficace. Elle les positionne aujourd’hui dans la stratégie vaccinale.

 

Au 11 janvier 2022, 90,2 % de la population éligible (soit 52,1 millions de Français) avaient reçu une primo-vaccination complète ; et parmi les personnes de 18 ans et plus, près de la moitié avait reçu une dose de rappel (près de 29, 5 millions de personnes).  

Jusqu’à présent, la France disposait de quatre vaccins pour lutter contre la Covid-19 : deux vaccins à ARNm, Comirnaty® de Pfizer/BioNTech et Spikevax® de Moderna, et deux vaccins à vecteur viral, Vaxzevria® d’AstraZeneca et le vaccin Covid-19 de Janssen dont l’usage est restreint aux 55 ans et plus. Si la Haute Autorité de santé recommande de priv ilégier les vaccins à ARNm en primo-vaccination et en rappel, le contexte épidémique, caractérisé par une nouvelle vague d’infections et la très forte progression du variant Omicron, rend indispensable de compléter la couverture pour la primovaccination et d’accélérer la campagne de rappel, y compris chez les personnes réticentes face aux vaccins à ARNm ou celles qui ont connu un évènement indésirable grave après une première injection. 

Deux alternatives aux vaccins à ARNm  

Deux avis récents de l’Agence européenne du médicament (EMA) permettent aujourd’hui à la HAS d’étoffer la stratégie vaccinale de lutte contre la Covid-19 et, en corollaire, d’augmenter la couverture vaccinale : l’arrivée d’un 5ème vaccin, Nuvaxovid® (Novavax), développé selon une technologie vaccinale « classique », ( vaccin protéique adjuvanté) qui peut être utilisé en primo-vaccination, et la modification du schéma vaccinal avec le vaccin à vecteur viral Janssen, qui peut être désormais administré en primo-vaccination à 2 doses et en rappel. La HAS recommande de privilégier les vaccins à ARNm en primo-vaccination et pour le rappel : ils sont très efficaces, leur immunogénicité (la réponse immunitaire contre le virus) est meilleure que celle des vaccins à adénovirus en rappel et le recul sur leur utilisation est significatif. Mais, quand les personnes ne souhaitent ou ne peuvent recevoir ce type de vaccins, la HAS considère que les vaccins Nuvaxovid® de Novavax et Covid-19 de Janssen représentent une option supplémentaire.  

Elle considère ainsi qu’en primo-vaccination : 

  • Les personnes non encore vaccinées contre la Covid-19 et âgées de 55 ans et plus peuvent être vaccinées soit avec le vaccin Janssen selon un schéma de primo-vaccination à deux doses espacées de deux mois, soit avec le vaccin Nuvaxovid® de Novavax selon un schéma de primo-vaccination à deux doses espacées de trois semaines ; 
  • Les personnes non vaccinées âgées de moins de 55 ans peuvent être vaccinées avec le vaccin Nuvaxovid® de Novavax selon un schéma vaccinal à deux doses espacées de trois semaines. A titre exceptionnel, et dans le cadre d’une décision médicale partagée qui permet d’informer les personnes sur les risques que présent e ce vaccin, l’utilisation du vaccin Janssen peut être envisagée en cas d’indisponibilité du vaccin Nuvaxovid® de Novavax ; 
  • Les personnes ayant reçu une seule dose de vaccin Janssen et âgés de plus de 55 ans peuvent compléter leur primo-vaccination avec une deuxième dose du vaccin Janssen 2 mois après la première injection. 
  • Les personnes de plus de 18 ans ayant reçu une seule dose de vaccin, quel qu’il soit, et qui refusent ou ne peuvent pas recevoir une seconde dose du même vaccin, peuvent compléter leur primo-vaccination avec le vaccin de Novavax.  

Par ailleurs, dans le cadre du rappel de vaccination, la HAS considère que – à nouveau lorsque le vaccin à ARNm ne peut être utilisé – le vaccin Janssen peut être proposé aux personnes de plus de 55 ans, y compris si elles ont reçu deux doses de vaccins à ARNm en primo-vaccination. En deçà de 55 ans, il ne pourra être utilisé en rappel que de manière exceptionnelle, dans le cadre d’une décision médicale partagée qui apporte une information claire sur les risques liés à ce vaccin. Concernant le vaccin de Novavax, la HAS estime qu’en l’absence d’AMM dans cette indication et parce qu’elle ne dispose pas de données en vie réelle permettant d’en justifie r l’admi nistration, celui-ci ne peut être utilisé en rappel.  

La HAS souligne que cet avis pourra être revu ultérieurement, en fonction de l’évolution des connaissances.  

Elle insiste sur la nécessité de maintenir l’ensemble des gestes barrières et des mesures de distanciation sociale, y compris après la vaccination. 

Nuvaxovid® un vaccin efficace et bien toléré, qui repose sur une technologie classique 

Le 20 décembre 2021, l’Agence européenne du médicament a délivré une autorisation de mise sur le marché conditionnelle (AMMc) à un nouveau vaccin, Nuvaxovid®. Développé par la firme Novavax, Nuvaxovid® est basé sur une technolo gie différente des vaccins actuellement disponibles. Il s’agit d’un vaccin à protéine recombinante qui utilise la protéine Spike du SARS-CoV-2 associée à un adjuvant. Ces deux composants vont favoriser la réponse immunitaire des lymphocytes B et T contre la protéine Spike, et stimuler la production d’anticorps neutralisants. Cette technologie a fait la preuve de son efficacité et de sa sécurité dans la production d’autres vaccins utilisés de longue date. 

Ce vaccin a obtenu une AMM pour une utilisation en primo-vaccination chez les personnes âgées de 18 ans et plus. Le schéma de vaccination nécessite l’administration de 2 doses espacées de 3 semaines, par voie intramusculaire, de préférence dans le deltoïde (muscle du bras). 

Pour définir sa place au sein de la stratégie vaccinale, la HAS a examiné l’ensemble des données disponibles. 

  • Les données de tolérance sont satisfaisantes. Les effets indésirables les plus fréquents sont généralement de gravité légère à modérée et de durée courte : sensibilité (69 %) et douleur (58 %) au site d’injection, fatigue (47 %), maux de tête (43 %) et malaises (37 %). Leur fréquence est plus élevée chez les adultes de moins de 65 ans. 
  • Les données issues des différentes études mettent en évidence une très bonne efficacité de Nuvaxovid® contre les formes symptomatiques de Covid-19 (près de 90 %), et en particulier contre les formes sévères avec près de 100 % d’efficacité. Toutefois, l’efficacité à long terme, l’efficacité contre la transmission du Sars-Cov-2 et l’efficacité contre les variants Delta et Omicron  (qui ont émergé après la fin du suivi des essais cliniques) restent à confirmer.  

Ce vaccin peut être conservé au réfrigérateur entre 2°C et 8°C, à l’abri de la lumière, jusqu’à 6 mois. Après la première ouverture, le flacon multidose peut être conservé pendant au maximum 6 heures à température ambiante (jusqu’à 25°C). Pour l’heure, la HAS considère que le Nuvaxovid® représente un outil supplémentaire et peut être utilisé chez les personnes âgées de plus de 18ans qui n’ont reçu aucun vaccin contre la Covid-19.  

A noter que, bien que le schéma de primo-vaccination du vaccin Nuvaxovid® nécessite l’administration de 2 doses, la HAS considère que les personnes ayant reçu une première dose d’un autre vaccin contre la Covid-19 (Comirnaty®, Spikevax®, Vaxzevria® ou Janssen®) et qui refusent ou ne peuvent pas recevoir une seconde dose du même vaccin pour compléter leur schéma vaccinal initial, peuvent recevoir leur 2ème dose avec le vaccin Nuvaxovid®. 

Pour la vaccination des femmes enceintes, dans l’attente de données complémentaires avec Nuvaxovid®, la HAS maintient sa recommandation d’utiliser les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Spikevax®). 

Il est probable que, comme pour les autres vaccins, l’obtention d’une protection durable nécessite l’administration d’une dose de rappel à distance de la primo-vaccination avec Novavax. Mais la HAS considère qu’il n’y a pas aujourd’hui de données disponibles suffisamment robustes et relève l’absence d’AMM pour ce rappel, pour envisager un tel usage. 
 

Janssen à deux doses : un schéma de primo-vaccination complété et une possible 3ème dose en rappel à 3 mois  

Le vaccin Covid-19 de Janssen se distingue des autres vaccins par plusieurs éléments : il est élaboré selon une technique incluant l’utilisation d’un adénovirus, son usage est restreint aux adultes de 55ans et plus, et son schéma vaccinal comporte, depuis fin décembre 2021, une première dose du vaccin Janssen et une 2nde dose d’un vaccin à ARNm (Comirnaty® ou Spikevax®), suivie d’un rappel avec un vaccin à ARNm trois mois après la dernière dose. 

Après avoir obtenu la validation de son vaccin avec une dose unique, le laboratoire Janssen a développé un schéma vaccinal avec une seconde dose. Le 15 décembre 2021, il a obtenu l’autorisation par l’EMA de proposer une 2nde dose aux personnes primo-vaccinées avec une seule dose de ce vaccin.   

Saisie par la Direction Générale de la Santé afin d’évaluer la place du vaccin Janssen dans la campagne de rappel contre la Covid-19, la HAS a examiné l’ensemble des données disponibles qui montrent : 

  • Une efficacité de 75% contre les formes symptomatiques et de 100% contre les formes sévères au moins deux semaines après la 2nde dose ; 
  • Une efficacité significative contre le variant Omicron en vie réelle en Afrique du Sud avec un schéma vaccinal à 2 doses espacées de 6 à 8 mois ; 
  • Une réponse immunitaire renforcée, mais moins marquée qu’avec des doses de rappel réalisées avec des vaccins à ARNm ; 
  • Une très bonne tolérance constatée dans les études conduites et en conditions réelles d’utilisation, que ce soit après une 1ère dose du même vaccin, ou en rappel après une vaccination réalisée avec des vaccins à ARNm. 

Au vu des données en vie réelle disponibles à date, la HAS recommande que les personnes éligibles à une dose de rappel âgées de 55 ans et plus puissent recevoir une dose de rappel avec le vaccin Janssen à partir de 3 mois après un schéma de primo-vaccination complet avec un vaccin à ARNm (rappel hétérologue).  En deçà de 55 ans, il ne pourra être utilisé en rappel que de manière exceptionnelle, dans le cadre d’une décision médicale partagée qui apporte une information claire sur les risques liés à ce vaccin. 

Par conséquent, la HAS considère que le vaccin du laboratoire Janssen constitue une option vaccinale, en primo-vaccination ou en rappel, pour les personnes de 55 ans et plus qui ne souhaitent pas recevoir de vaccin à ARNm et pour les personnes qui ont présenté un évènement indésirable grave avec les vaccins Cominarty® ou Spikevax®, notamment de type choc anaphylactique. 

Pour en savoir plus, voir le site de la HAS : Haute Autorité de Santé (HAS)

système immunitaire

Source : AFP FACTUEL

Les données officielles de l’Institut Robert Koch sur le variant Omicron montreraient que « les personnes entièrement vaccinées développeront le SIDA », avance un article relayé des milliers de fois sur Internet depuis début janvier. C’est faux et infondé. Explications.

« Les données du gouvernement allemand (…) pour Omicron suggèrent que la plupart des ‘complètement vaccinés’ auront un syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) induit par le vaccin Covid-19 d’ici la fin du mois de janvier 2022« , prétend un article publié le 4 janvier sur le site « France médias numérique« , déjà épinglé pour avoir relayé plusieurs informations trompeuses ou fausses liées à la pandémie de Covid-19 par l’AFP Factuel, comme ici ou .

L’article a été partagé près de 4.000 fois depuis, selon l’outil de mesure de l’audience sur les réseaux sociaux Crowdtangle, et l’information a été reprise par d’autres blogs, vue plus de 70.000 fois sur Telegram ou encore partagée à quelques centaines de reprises sur Facebook et Twitter.

RTL

Capture d'écran du site « France médias numérique », prise le 11 janvier 2022

Un texte similaire a aussi été publié en anglais sur le site The Exposé UK, lui aussi déjà épinglé par l’AFP à plusieurs reprises pour avoir diffusé de fausses informations sur la vaccination anti-Covid (12).

D’OÙ VIENNENT CES DONNÉES?

L’article indique se fonder sur des chiffres de l’Institut Robert Koch (IRK), l’organisme de santé à l’échelon fédéral en Allemagne, sous tutelle du ministère fédéral de la santé.

Les données proviennent du rapport hebdomadaire sur le Covid-19 publié par l’IRK, datant du 30 décembre 2021. On y trouve notamment le nombre de cas détectés du variant Omicron parmi la population allemande.

Ce document avait déjà fait l’objet d’interprétations trompeuses d’internautes fin décembre et début janvier, qui étaient en partie fondées sur une erreur du IRK dans la première version du rapport. Celle-ci indiquait que 186 personnes non-vaccinées infectées par le variant Omicron avaient été recensées, or ce chiffre s’élevait en réalité à 1.097, comme l’a corrigé ensuite l’institut allemand. Une mention de cette modification figure dès la première page du rapport, en rouge, depuis le 3 janvier.

RTL

Capture d'écran du rapport hebdomadaire du RKI du 30 décembre, modifié le 3 janvier, prise le 11 janvier 2022

Plusieurs médias de vérification ont réalisé des articles à ce sujet, dont CheckNews en français et l’équipe germanophone de l’AFP Factuel.

Cependant, l’article de « France médias numérique », bien que publié le 4 janvier, ne semble pas avoir pris en compte cette correction : il utilise les chiffres erronés parus dans la première version du document (que l’on peut retrouver archivée en ligne ici).

Le rapport du IRK, dans sa version corrigée, indique qu' »entre le 21.11.2021 et le 27.12.2021, 10.443 cas (suspectés) du variant Omicron ont été recensés au total en Allemagne (…) 1.555 d’entre eux ont été confirmés avec certitude par séquençage du génome entier, tandis que 8.888 ont été classés comme cas suspectés d’Omicron après un test PCR spécifique au variant« .

Le rapport ajoute que « des informations complémentaires sont parfois connues pour les cas d’Omicron déclarés« . Parmi ces informations, on trouve des déclarations liées aux détails des symptômes, ou encore sur le statut vaccinal des personnes infectées. L’IRK note que « 1.097 patients n’étaient pas vaccinés, 4.020 étaient complètement vaccinés, parmi lesquels un rappel de vaccination a été indiqué pour 1.137 cas« .

Ainsi, les informations sur le statut vaccinal n’étaient connues que pour près de la moitié (5.117) des plus de 10.443 cas d’Omicron enregistrés.

Ces données ne permettent donc pas d’affirmer, comme le fait l’auteur de l’article de « France médias numérique » que « ces chiffres signifient que si vous avez le Covid et que vous avez reçu trois doses du vaccin, vous êtes 4,45 fois plus susceptible d’avoir Omicron« , puisqu’elles ne proposent pas un aperçu représentatif de la proportion de la population vaccinée ou non-vaccinée infectée par Omicron en Allemagne à cette date.

En outre, les données de l’IRK « concernent des déclarations de tests, avec des symptômes mineurs, et non pas les cas graves entrant à l’hôpital. Un biais sociologique évident, c’est que les gens vaccinés sont plus susceptibles d’aller se faire tester que les non-vaccinés. On ne peut donc pas faire la multiplication avec le taux de vaccination global du pays : ce serait faire la confusion entre ce qu’on peut mesurer quand les gens veulent bien aller se faire tester et le taux d’infection réel« , ajoute Nicolas Manel, chercheur en immunologie et spécialiste du VIH à l’Institut Curie, affilié à l’Inserm, le 11 janvier auprès de l’AFP.

AUCUNE MENTION DU SIDA

« Le système immunitaire des personnes entièrement vaccinées s’est déjà dégradé à une moyenne de moins 87%« , prétend encore l’article, se fondant sur un obscur calcul, à partir duquel il est déduit que « plus vous prenez de doses, plus la dégradation de votre système immunitaire progresse rapidement« , aboutissant au développement du « syndrome d’Immunodéficience acquise (SIDA)« .

Cependant, de telles affirmations n’apparaissent aucunement dans le rapport de l’IRK du 30 décembre. En recherchant les mots-clés « Sida » (« Aids » en allemand) ou « système immunitaire » (« Immunsystem ») dans le rapport, ceux-ci n’apparaissent nulle part.

L’institut a confirmé le 11 janvier 2022 auprès de l’AFP que « le rapport du 30.12.2021 ne mentionne pas le SIDA« .

Le Sida est une maladie causée par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui détruit les défenses immunitaires et empêche l’organisme de se défendre. La vaccination anti-Covid, effectuée par voie intramusculaire avec du matériel correctement stérilisé, ne permet pas de transmettre le VIH.

Par ailleurs, sur une page du site de l’IRK dédiée aux « recommandations » liées au Covid-19 et à la vaccination, l’institut note que « la vaccination offre de façon générale une bonne protection contre l’infection et surtout contre les maladies graves et les hospitalisations dues au Covid-19. Cependant, l’effet protecteur – surtout en ce qui concerne les infections légères – diminue après quelques mois, de sorte qu’il doit être rétabli par une vaccination de rappel. Ce n’est qu’en atteignant une proportion très élevée de personnes totalement vaccinées dans la population et le plus petit nombre possible de personnes nouvellement infectées que l’on peut réduire efficacement les transmissions ainsi que les maladies graves, les hospitalisations et les décès« .

Des calculs trompeurs, sans valeur scientifique

Outre la première erreur concernant les données de l’IRK non mises à jour utilisées et leurs limites, le calcul mis en avant pour parvenir au pourcentage d’un système immunitaire dégradé à « 87%« n’a aucune valeur ni intérêt scientifique et ne prouve rien en l’état, selon deux spécialistes.

L’article de « France médias numérique » détaille ainsi le calcul suivant : « efficacité du vaccin = efficacité du système immunitaire = (1-8,12)/8,12 = -7,12/8,12 = -87,7 %« , censé montrer la dégradation du système immunitaire, puisque le résultat obtenu est négatif.

L’article ne précise pas d’où est tiré ce calcul, mais il semble copier une formule utilisée pour calculer l’efficacité des vaccins, dans des cas spécifiques réunissant des conditions permettant l’étude scientifique et rigoureuse des données, que l’on peut notamment retrouver dans cet article paru dans « The Journal of Infectious Diseases« .

Dans cette formule, ce qui est appelé « le taux d’attaque de la maladie » chez les vaccinés (ARV) est soustrait de celui des non-vaccinés (ARU) et divisé par ARU.

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Capture d'écran de l'article du Journal of Infections Diseases, prise le 11 janvier 2022

Le taux d’attaque obtenu correspond ainsi au pourcentage d’une population à risque qui contracte la maladie pendant un intervalle de temps spécifique, explique cette revue. Il est calculé en prenant le nombre de nouveaux cas dans la population à risque et en le divisant par le nombre de personnes dans cette population.

Appliquer cette formule aux chiffres de l’IRK sur le nombre de personnes infectées par Omicron parmi les vaccinés et les non-vaccinés (utilisant en outre des chiffres non-représentatifs de la population) ne permet donc pas d’obtenir un résultat rigoureux ni de tirer de conclusion sur l’immunité de la population.

« C’est de l’invention pure et simple, ce ne sont pas des faits. En recherche, ça s’appelle une ‘rupture d’intégrité scientifique’ avec ‘falsification de résultats’« , conclut le chercheur en immunologie Nicolas Manel.

DES TABLEAUX UTILISANT DES DONNÉES BRITANNIQUES

En outre, l’auteur de l’article illustre ce calcul avec deux tableaux, qui utilisent, selon lui, des « chiffres du rapport de surveillance des vaccins ukHSA« , (pour « UK Health Security Agency », l’agence de santé publique britannique), qui n’ont donc rien à voir avec les données de l’IRK.

Sont appliqués aux chiffres supposément tirés de l’agence de santé britannique des calculs similaires à ceux détaillés au-dessus, pour parvenir à un pourcentage prétendant prouver une baisse d’immunité liée au vaccin, semaine par semaine, jusqu’au 31 décembre.

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Capture d'écran du site « France médias numérique », prise le 11 janvier 2022

En octobre 2021 déjà, un tableau semblable, arrêté aux données connues alors, avait été utilisé pour tenter de démontrer que l’immunité baisse chez les vaccinés, et avait fait l’objet d’un article de vérification de l’AFP.

Le Dr Daniel Drazan, membre de la Société tchèque de vaccinologie, avait alors expliqué à l’équipe de l’AFP à Prague que les calculs de l’article ne pouvaient pas s’appliquer aux vaccins. « Il n’y a pas une seule preuve suggérant que les vaccins contre le Covid-19 ou n’importe quel autre vaccin ont un impact négatif sur le système immunitaire« , avait-il assuré à l’AFP en novembre 2021, ajoutant que les calculs utilisés « n’ont aucun sens » et « ne prouvent rien ».

« L’efficacité d’un vaccin est mesurée lors d’un essai clinique contrôlé et se base sur le nombre de personnes vaccinées qui ont développé ‘le résultat recherché’ (généralement une maladie) par rapport au nombre de personnes ayant reçu le placebo (vaccin factice) qui ont développé le même résultat »explique aussi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Un deuxième tableau prétend en outre montrer la « probabilité d’être testé positif à Omicron« , si l’on est vacciné ou non, s’appuyant à nouveau sur des données du « Royaume-Uni« .

Cependant, le fichier vers lequel renvoie l’article ne comporte pas de telles données. « C’est faux là aussi. Le tableau ne montre pas la probabilité d’être positif à Omicron, mais la probabilité d’être infecté par Omicron plutôt que le variant Delta : c’est un ratio entre Omicron et Delta. Et donc on retombe sur ce qu’on sait déjà, le vaccin protège mieux de Delta et que d’Omicron, donc le ratio devient positif vers Omicron chez les vaccinés. Là encore, le texte de la page ne correspond pas aux données« , détaille Nicolas Manel de l’institut Curie.

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Capture d'écran du site « France médias numérique », prise le 11 janvier 2022

L’article se termine par une série de graphiques censés représenter la part des vaccinés, qui ne sont « pas sourcés« , fait aussi remarquer Nicolas Manel. « Le reste du texte est de la fabulation sans données sourcées« , assure-t-il.

LES VACCINS STIMULENT LE SYSTÈME IMMUNITAIRE

Affirmer que les vaccins anti-Covid pourraient causer une dégradation du système immunitaire ne repose sur aucune preuve scientifique, et « n’a aucun sens », ont en outre expliqué plusieurs experts interrogés par l’AFP. Au contraire, les vaccins contre le Covid autorisés en France stimulent le système immunitaire pour induire une protection contre le virus, même s’ils utilisent plusieurs techniques différentes pour y arriver (vaccins à ARN messager, ou à vecteur viral).

« Les vaccins n’ont aucun impact sur l’immunité naturelle », avait déjà réagi en mars 2021 le professeur en immunopathologie Michel Moutschen, puisqu’ils s’appuient sur le système immunitaire pour compléter l’immunité innée avec l’immunité acquise, comme expliqué par exemple ici par les autorités sanitaires.

Pour cette raison, « il n’y a aucun moyen que les vaccinations affaiblissent le système immunitaire », avait aussi abondé l’immunologiste Srđa Janković auprès de l’AFP, et encore moins qu’elles le « détruisent » à terme, ajoutait Maja Stanojevic, virologue à l’Institut de microbiologie et d’immunologie de Belgrade et consultante auprès de l’Organisation mondiale de la santé.

La sécurité des vaccins est surveillée de près par l’OMS et par l’Agence européenne des médicaments qui recensent et étudient tout effet indésirable survenu après l’administration d’un vaccin. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) assure également une surveillance des vaccins contre le Covid-19 et publie des points de sécurité réguliers sur les vaccins.

Si de très rares affections plus graves ont été associées au vaccin AstraZeneca (thromboses), aux vaccins à ARN messager (péricardite, myocardite) ou à celui de Johnson & Johnson/Janssen (syndrome de Guillain-Barré), la plupart des effets secondaires sont bénins (douleurs au point d’injection, fièvre…), et ne consistent pas en une « destruction du système immunitaire« .

OMICRON ET LES VACCINÉS

Il est difficile d’établir précisément quelle est l’efficacité des vaccins contre Omicron avec les données connues à ce jour. « L’efficacité des vaccins contre le variant Omicron ne peut pas encore être évaluée définitivement« , écrit d’ailleurs l’IRK dans son dernier rapport hebdomadaire, daté du 6 janvier 2022.

L’IRK répertorie des premières données à ce sujet, venant du Royaume-Uni, sur son site. Jusqu’ici, celles-ci ont montré que face à Omicron, l’efficacité de l’immunisation gagnée avec la vaccination semble diminuer au fil du temps et être plus faible que face au variant Delta. Une dose de rappel semble cependant apporter une « bonne protection » contre Omicron, selon l’analyse de l’institut de santé allemand.

Les experts restent prudents lorsqu’ils évaluent l’efficacité du vaccin chez Omicron. Jörg Timm, qui dirige l’Institut de virologie de l’hôpital universitaire de Düsseldorf, a été interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse le 5 janvier. A la question de la durée de protection qu’une troisième dose de vaccin pourrait assurer face au variant Omicron, il a répondu que « ce n’est pas facile à dire pour le moment, car nous n’avons pas encore les données complètes. » Comme le RKI, le professeur allemand a estimé qu’il est très probable que la réponse immunitaire diminue avec le temps. La protection contre une infection sévère, cependant, serait durable, selon les données actuelles.

L’Institut Robert Koch publie le nombre quotidien de cas d’Omicron en Allemagne sur une page dédiée . Au 12 janvier 2022, 118.298 cas ont été recensés. Le rapport hebdomadaire le plus récent de l’IRK montre que la majorité des personnes ont signalé des symptômes légers ou inexistants.

Le 6 janvier 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également de nouveau mis en garde contre le danger d’Omicron. L’IRK continue également d’évaluer le risque lié au Covid-19 pour la population comme « très élevé » en Allemagne, en raison de la propagation rapide d’Omicron.

Au 12 janvier 2022, 72,2% de la population allemande est entièrement vaccinée, selon les chiffres du gouvernement fédéral. Dans le pays, plus de 7.580.000 cas et plus de 114.000 décès liés au Covid-19 ont été recensés au 11 janvier, selon les autorités.

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( Claire Line NASS)

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( Claire Line NASS)

david stuart chemsex

Source : SERONET

La communauté de la lutte contre le VIH/sida a perdu un de ses héros. Mercredi 12 janvier, la clinique londonienne de santé sexuelle 56 Dean Street (équivalent du 190 à Paris) a annoncé sur son compte Twitter le décès soudain de David Stuart, activiste britannique très impliqué dans la lutte contre le VIH/sida et la réduction des risques liés au chemsex (consommation de drogue en contexte sexuel). « C’est avec une grande tristesse que nous vous annonçons la mort soudaine de notre ami et collègue David Stuart.

David travaillait au 56 Dean Street depuis huit ans en tant que responsable du service Usages de drogues, en particulier sur le sujet du chemsex. Il était pionnier dans son approche et il a consacré tout son temps en tant qu’activiste, plaideur, militant, accompagnateur communautaire, maitre de conférences et chercheur. Il est connu internationalement pour son travail sans relâche avec les communautés gays, bis et queer. Un travail qu’il a accompli avec passion, empathie et gentillesse. Le travail de David avec nos patients a sans doute sauvé de nombreuses vies et sa disparition est immense pour nous tous ». Ouvertement gay, séropositif et ancien consommateur de drogue, David Stuart s’est servi de son expérience personnelle pour aider les autres et améliorer la prise en charge des personnes LGBT+ en santé sexuelle, prévention et suivi du VIH et réduction des risques liés à la consommation de drogue.

En 2017, le média gay français Hornet France l’avait interviewé sur le sujet du chemsex. L’annonce de son décès a généré des centaines de messages sur les réseaux sociaux pour rendre hommage à sa personne et à son travail. « Un militant engagé, pertinent et précurseur… j’ai eu la chance de le rencontrer à Londres… Merci… », a tweeté Camille Spire, présidente de AIDES. David Stuart avait 56 ans.

sénégal VIH

Source : SeneWeb

Grâce aux efforts consentis par le Sénégal dans la lutte contre le sida, la prévalence de l’épidémie est en baisse progressive depuis 2005, passant de 0,7 à 0,3 %.

« Les nouvelles infections sont en baisse régulière dans notre pays, passant de 5 165 en 2005 à 1 238 en 2020, soit une baisse de 76 %. Aujourd’hui, sur l’estimation de près de 40 000 PVVIH, 77,2 % étaient régulièrement suivies et mises sous traitement ARV. Ces chiffres sont deux fois plus faibles chez les populations clés les plus exposées au risque VIH », informe Dr Safiatou Thiam, Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS).

Malgré les avancées majeures obtenues par le Sénégal dans sa riposte contre le sida, la prévalence du VIH reste très élevée chez les populations clés les plus exposées au risque VIH.

« Ces populations, avec leurs partenaires et leurs enfants, ont moins d’accès aux services de dépistage et de traitement. Ces populations sont parmi les HSH, les PS, les CDI et les détenus au Sénégal.

Pour une maîtrise de la dynamique de cette pandémie, ces groupes doivent être informés, doivent recevoir des services de prévention. Ils doivent être testés et traités pour être protégés et ne plus transmettre le VIH », explique Dr Thiam.

C’est dans ce sens que les juges d’application des peines ont été sensibilisés sur les avancées en matière de prise en charge médicale des consommateurs de drogues et sur la réduction des risques.

Et dans le souci de réduire les inégalités, de lutter contre la stigmatisation et les discriminations, et de créer un environnement favorable à la réduction des nouvelles infections à VIH, les acteurs insistent sur le respect du droit à la santé, de la dignité humaine, de la vie privée, du consentement libre et éclairé des personnes, de la confidentialité.

D’ailleurs, le Sénégal s’est engagé à éliminer les barrières juridiques et réglementaires qui, entre autres, freinent l’accès à la prévention, aux traitements, aux soins et au soutien efficaces contre le VIH,  assure Dr Thiam.

« La recrudescence du phénomène est de plus en plus accrue et cela représente une menace pour la gouvernance, la stabilité, la croissance économique et la santé publique dans notre pays. Il est donc important de réfléchir en concertation avec toutes les parties prenantes dans la gestion du phénomène de la drogue, pour trouver des solutions aux problèmes juridiques, sanitaires et sociaux que pose cette problématique », insiste le directeur des Affaires criminelles et des Grâces, représentant du ministre de la Justice, garde des Sceaux.

Source : Catie

  • L’amorce précoce du traitement antirétroviral du VIH procure des bienfaits cliniques et immunologiques
  • Une étude américaine a révélé que la plupart des personnes séropositives trouvaient l’amorce rapide du traitement antirétroviral acceptable
  • Chez certaines personnes, les problèmes psychologiques et la stigmatisation intériorisée peuvent retarder l’amorce du traitement antirétroviral

Nombre d’essais cliniques ont révélé que le fait de commencer le traitement antirétroviral du VIH tôt dans le cours de l’infection donne généralement de bons résultats quant à l’amélioration de la santé immunologique et à la réduction des risques de complications graves et de décès. Ces bienfaits du traitement antirétroviral sont si importants que les scientifiques prévoient une espérance de vie quasi normale pour de nombreuses personnes utilisant le traitement antirétroviral.

Des essais cliniques ont également permis de constater que les personnes qui atteignent et maintiennent une charge virale supprimée (dite couramment « indétectable ») sous l’effet du traitement antirétroviral ne transmettent pas le VIH lors des relations sexuelles avec leurs partenaires. Pour décrire ce bénéfice du TAR, on emploie couramment l’expression « I=I » ou encore « indétectable = intransmissible ».

Selon une équipe de médecins et de scientifiques travaillant dans deux cliniques VIH importantes de San Francisco et de Chicago, la majeure partie de la recherche consacrée à l’amorce précoce du traitement antirétroviral (appelée également traitement antirétroviral rapide ou immédiat) s’est concentrée sur l’efficacité biomédicale de cette approche. Cette équipe maintient cependant que peu de recherches ont porté sur l’impact psychologique du traitement antirétroviral immédiat sur les patient·e·s. Pour remédier à cette situation, l’équipe a mené des entrevues auprès de 40 personnes dans les deux villes. Toutes celles-ci ont eu lieu environ un an après le début du traitement antirétroviral. L’équipe a invité les participant·e·s à décrire la discussion qu’ils ou elles avaient eue lorsque le traitement antirétroviral leur avait été proposé, ainsi que l’impact que cette expérience avait eu sur eux ou elles.

L’équipe de recherche a constaté trois thèmes principaux :

  • « Les individus se sont sentis soutenus lors des rencontres [cliniques] se rapportant au TAR immédiat ».
  • « Les individus ont considéré le traitement antirétroviral immédiat comme un choix sensé ».
  • « Le traitement antirétroviral immédiat a offert un soulagement émotionnel en dissipant la peur de la mort et en donnant un sentiment de pouvoir sur sa santé ».

L’équipe de recherche a affirmé ceci : « Notre étude a permis de constater des taux élevés d’acceptabilité en ce qui concernait l’amorce immédiate du traitement antirétroviral, ce qui a atténué quelque peu, mais sans toutefois éliminer, le fort impact psychologique du diagnostic de VIH ».

Pour aider les cliniques à mieux soutenir les personnes séropositives nouvellement diagnostiquées, l’équipe de recherche a fait des recommandations concernant les soins, lesquelles nous examinerons plus loin dans ce bulletin de Nouvelles CATIE. De plus, elle avait des suggestions à faire concernant les recherches futures.

Détails de l’étude

Sur les lieux de l’étude de San Francisco et de Chicago, des personnes séropositives nouvellement diagnostiquées ont rencontré une équipe composée du personnel soignant suivant :

  • infirmier·ère autorisé·e
  • assistant·e médical·e ou éducateur·trice en santé
  • prescripteur·trice
  • travailleur·euse de la santé

L’équipe a effectué une évaluation psychosociale et dirigé au besoin les participant·e·s vers des services de soutien se rapportant au logement, à la réduction des méfaits et autres.

Dans chaque ville, 20 personnes ont participé à une entrevue d’une durée de 60 à 90 minutes. Elles avaient le profil moyen suivant :

  • fourchette d’âge : 19 à 52 ans
  • 73 % étaient des hommes cisgenres, 27 % étaient des femmes cis ou transgenres
  • principaux groupes ethnoraciaux : Hispaniques – 38 %; Noirs – 35 %; Blancs – 15 %
  • compte de CD4+ lors du diagnostic : 477 cellules/mm3 (aucune donnée sur la charge virale n’était disponible)
  • 50 % avaient un trouble de santé mentale diagnostiqué (anxiété, trouble bipolaire, dépression, trouble de la personnalité, psychose)

Résultats : première consultation pour parler du traitement antirétroviral

Selon l’équipe de recherche, « la vaste majorité des participant·e·s se sont senti·e·s soutenu·e·s par les prestataires de soins, et ce soutien allait au-delà du diagnostic de VIH pour répondre à d’autres besoins (tels des services en santé mentale, en réduction des méfaits et d’accès au logement) ».

Une personne a affirmé ceci : « Ils ont même pris le temps de connaître tous les aspects de ma vie et m’ont demandé s’ils pouvaient m’aider avec quoi que ce soit d’autre ».

Selon l’équipe de recherche, « le temps et l’énergie consacrés à ces rencontres ont transmis un sentiment d’importance aux participant·e·s et créé un contexte crucial pour l’offre du TAR — [en soulignant] que le traitement antirétroviral était une priorité… En même temps, les participant·e·s ont affirmé clairement qu’aucune pression n’avait été exercée afin qu’ils ou elles commencent le traitement antirétroviral, et ce, malgré la manifestation de toutes sortes de réactions au diagnostic de VIH ».

Amorce immédiate du traitement antirétroviral

Selon l’équipe de recherche, les participant·e·s trouvaient l’idée de commencer le traitement antirétroviral aussitôt que possible comme une prochaine étape évidente. Voici l’avis de deux personnes à cet égard :

« C’était tellement logique qu’il ne semblait plus y avoir de décision à prendre, ou presque. C’était l’action évidente à entreprendre ».

« Il n’y avait pas de décision à prendre. C’était presque une évidence. Dans ma tête c’était un diagnostic positif. Le VIH, les antiviraux, ils vont de pair… »

traitement antirétroviral et apaisement émotionnel

Selon l’équipe de recherche, les participant·e·s trouvaient que l’idée de commencer le traitement antirétroviral dès que possible après un diagnostic de VIH avait un effet « stabilisant durant une période d’intenses bouleversements émotionnels parce que cela permettrait de prévenir des conséquences délétères pour la santé ».

Une personne a fait le commentaire suivant à propos de l’amorce du traitement antirétroviral : « Je pouvais faire quelque chose de proactif pour me sentir mieux et me motiver, au lieu de ne rien faire sauf ruminer ».

Une autre personne avait ceci à dire à l’égard de l’amorce du traitement antirétroviral : « J’ai pris ma santé en main. J’ai pris le contrôle de la façon de déterminer mon avenir ».

L’équipe de recherche a affirmé que les participant·e·s considéraient l’amorce du traitement antirétroviral comme « une manière de préserver leur bien-être ».

Importance des objectifs du traitement

Selon l’équipe de recherche, lorsque le personnel soignant décrivait aux participant·e·s leur cheminement thérapeutique à venir, dont l’objectif consisterait à atteindre et à maintenir une charge virale indétectable, cela les aidait énormément.

Une personne a affirmé ceci à cet égard : « Je suis sorti de la [clinique] avec un plan de traitement au lieu de rentrer chez moi… et continuer à m’inquiéter de ma santé… Je pense que c’est cela qui m’a vraiment donné le courage de rentrer et de parler à ma famille [de mon diagnostic] ».

Selon une autre personne, l’idée de voir une charge virale indétectable comme un objectif l’aidait à maintenir ce que l’équipe de recherche décrivait comme « un sens interne de la normalité ». À ce propos, une autre personne a fait ce commentaire : « Pour moi, [avoir une charge virale indétectable], c’est comme vivre sans le VIH… je vis normalement même si je l’ai ».

Refus du traitement antirétroviral immédiat

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