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22 février 2022 - Actions Traitements, association de patients VIH et co-infections
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essais cliniques

Source : ANSM

Le nouveau règlement européen 536/2014 portant sur les essais cliniques des médicaments, adopté en mai 2014, entre en vigueur le 31 janvier 2022. Il remplace la directive 2001/20/CE.
L’évolution majeure est la création du portail CTIS (Clinical Trial Information System), un point d’entrée unique pour les demandes et les autorisations d’essais cliniques de l’ensemble des 27 États membres de l’Union européenne (UE) auxquels s’ajoutent Islande, Liechtenstein et Norvège, en tant que pays signataires du traité de l’Espace économique européen (EEE). Ce portail remplace Eudra-CT.
Une période de 3 ans est prévue pour une transition complète et aboutie au 31 janvier 2025.

L’harmonisation des processus de soumission, évaluation et surveillance des essais cliniques menés au sein de l’UE et de l’EEE a pour objectifs principaux de :

  • Faciliter l’accès des patients aux traitements ;
  • Renforcer l’attractivité de l’Europe en matière d’essais cliniques ;
  • Augmenter la transparence et l’accès aux données issues de ces essais.

Le système d’information CTIS, mis en place par l’Agence européenne des médicaments (EMA) est accessible aux promoteurs industriels et institutionnels des 30 pays concernés, à leurs autorités sanitaires respectives ainsi qu’au grand public à travers trois espaces numériques distincts. C’est la Commission européenne qui est chargée de la bonne mise en application du nouveau règlement européen portant sur les essais cliniques.

  • Jusqu’au 31 janvier 2023, les demandes d’essais cliniques pourront être soumises au choix sur le portail national ou sur le portail unique européen.
  • À compter du 31 janvier 2025, les essais cliniques encore en cours approuvés au titre de la précédente directive devront avoir été mis en conformité avec le nouveau règlement et basculés vers CTIS.

Pour en savoir plus sur le nouveau règlement européen relatif aux essais cliniques de médicaments

De plus, nous organiserons un webinaire à destination des promoteurs pour présenter le nouveau règlement, ses impacts et un premier retour d’expérience, à la fin du mois de mars 2022.

Enfin une nouvelle réunion du groupe de travail Essais cliniques, piloté par l’ANSM et conduit avec le Leem, sera organisée prochainement afin d’échanger sur la mise en œuvre du nouveau règlement.

L’EMA propose sur son site une formation en ligne découpée en modules thématiques et couvrant l’ensemble des fonctionnalités et attendus de la nouvelle plateforme CTIS. Le module 19 est tout particulièrement pensé pour les promoteurs académiques. Une FAQ (en anglais) est également disponible.

brevet vaccin

Source : TransversalMag

Quatre candidats à l’élection présidentielle viennent d’interpeller le chef de l’Etat pour lui demander d’agir en faveur d’une suspension des droits de propriété intellectuelle des fabricants des vaccins anti-Covid, largement utilisés dans les pays riches. Depuis plus d’un an, de nombreuses ONG se battent pour soutenir une demande faite en ce sens par l’Inde et l’Afrique du Sud auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

La bataille pour obtenir la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid va-t-elle s’inviter dans la campagne à l’élection présidentielle ? En tout cas, quatre candidats, tous situés à gauche, viennent d’interpeller Emmanuel Macron sur ce sujet brûlant. « La crise sanitaire majeure que nous traversons implique une réponse forte et pragmatique de la part de la communauté internationale », indique un courrier co-signé par Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV), Anne Hidalgo (PS) et Philippe Poutou (NPA). Rendu public vendredi 14 janvier, ce courrier a été rédigé par l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds), une structure indépendante fondée par Pauline Londeix et Jérôme Martin, respectivement ancienne vice-présidente et ancien président d’Act Up-Paris.

Le texte demande à Emmanuel Macron d’agir en faveur de la« levée des brevets », en demandant la tenue au plus vite d’une réunion sur ce thème à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Très attendue par les ONG, cette réunion, initialement prévue en novembre 2021, a été reportée en raison de la crise sanitaire actuelle. « Aujourd’hui, malgré le Covid, on arrive à organiser de grandes manifestations sportives. Il n’est donc pas concevable qu’on ne puisse assurer rapidement la tenue d’une réunion d’une telle importance à l’OMC », estime Pauline Londeix.

Pour les militants de l’accès aux soins, cette réunion doit permettre d’avancer sur une levée des brevets protégeant les vaccins actuellement produits contre le Covid. Ces brevets assurent un monopole de fabrication et d’exploitation aux laboratoires, en particulier Pfizer et Moderna, qui aujourd’hui engrangent des bénéfices faramineux grâce à leurs vaccins à ARN messager. En décembre, plusieurs ONG, parmi lesquelles Sidaction, ont déjà interpellé le chef de l’Etat en estimant que la France, chargée de la présidence de l’Union européenne pour une durée de six mois, devait se mobiliser « pour mettre fin au blocage » de l’Europe sur ce dossier.

Au Nigéria, 2 % de la population vaccinée

L’urgence est réelle sur le front de ce coronavirus qui bouleverse la marche du monde depuis près de deux ans maintenant. Alors que les pays riches jouent une course contre la montre pour vacciner leur population avec la troisième dose (et peut-être, demain, avec la quatrième), les pays démunis semblent largement oubliés. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes :74 % de tous les vaccins fournis l’année dernière sont allés vers des pays à hauts revenus (HIC) et à revenus intermédiaires de la tranche supérieure (UMIC), moins de 1% d’entre eux sont allés vers des pays à bas revenus. En France, 87 % de la population est pleinement vaccinée, au Nigéria ce taux est de moins de 2 %. La Suède a reçu 9 fois plus de doses du vaccin Pfizer/BioNTech que l’ensemble des pays les plus pauvres », souligne OTMeds.

En octobre 2020, l’Inde et l’Afrique du Sud, avec le soutien d’une centaine de pays pauvres ou à revenus intermédiaires, ont déposé une demande auprès de l’OMC pour obtenir la suspension des monopoles conférés par les brevets sur toutes les technologies permettant de lutter contre le Covid. Cette requête s’appuyait sur une disposition légale, prévue dans le droit l’OMC. Mais elle a très vite suscité l’opposition de l’Union européenne et de divers pays, assurant que la levée ne pouvait pas être la solution.

En mai dernier, un peu à la surprise générale, les Etats-Unis, par la voix de Joe Biden, se sont dit favorables à la levée des brevets. Une grande première de la part d’un pays d’ordinaire plutôt soucieux de protéger les droits de ses grandes entreprises pharmaceutiques. « Mais on a peu l’impression que cette prise de position de Biden relève surtout d’un « coup de com ». Si les Etats-Unis avaient eu la volonté de faire avancer le dossier à l’OMC, cela aurait forcément eu un effet », juge Nathalie Ernoult, une des responsables de la campagne pour l’accès aux médicaments essentiels à Médecins sans Frontières.

« Une déclaration de façade »

Dans la foulée du président américain, Emmanuel Macron s’est lui aussi déclaré favorable à la levée des brevets en juin lors d’une rencontre avec les ONG. « Mais là encore, on a le sentiment qu’il s’agissait d’une déclaration de façade car, depuis, on n’a pas écho d’une démarche pro-active pour porter le dossier dans les instances internationales, ni pour faire évoluer la position de l’Union européenne », déplore Mélanie Jaudon, coordinatrice du collectif d’associations TRT-5 CHV, qui regroupe 14 associations de lutte contre le VIH et les hépatites.

Découvrez la suite de l’article sur : TransversalMag

espérance de vie

Source : CATIE

  • De nombreuses personnes qui suivent un traitement du VIH (TAR) ont une espérance de vie quasi normale
  • La recherche laisse toutefois croire que d’autres problèmes nuisent encore à la santé des personnes séropositives
  • Pour retrouver une espérance de vie normale, les scientifiques encouragent l’obtention plus rapide de soins, l’amorce plus précoce du TAR et le traitement des autres problèmes de santé

Durant la première décennie et demie de la pandémie du VIH, les perspectives de survie à long terme des personnes séropositives étaient généralement sombres. Cependant, à partir de 1996, des associations puissantes de médicaments conçues pour traiter l’infection au VIH (TAR) ont vu le jour au Canada et dans les autres pays à revenu élevé. Par conséquent, l’état de santé général de très nombreuses personnes sous TAR s’est amélioré, et leurs risques d’infections liées au sida et de décès ont diminué de manière substantielle.

Comme les bienfaits à long terme du TAR sont très importants, nombre d’études ont permis de prévoir que l’espérance de vie des personnes séropositives sous TAR approchera de celle de la personne séronégative moyenne, mais sans l’atteindre tout à fait. Il existe donc toujours un écart entre les personnes sous TAR et les personnes séronégatives en ce qui concerne l’espérance de vie. Des équipes de recherche tentent d’éclairer les raisons de cet écart et de trouver des solutions.

Aux États-Unis, une équipe de recherche a analysé des données de santé recueillies auprès de quelque 83 000 personnes vivant avec le VIH qui ont cherché des soins entre 1999 et la fin de 2017. L’équipe a constaté que, au fil des années, le compte de CD4+ des personnes séropositives avait tendance à être plus élevé au moment où elles commençaient le TAR. Notons aussi que, durant cette même période, les personnes qui recevaient des soins commençaient plus tôt le TAR, et plus particulièrement durant la deuxième moitié de l’étude (2011 à 2017).

Du début de l’étude jusqu’à sa toute fin, l’équipe de recherche a constaté un taux de mortalité 8 % plus élevé chez les personnes séropositives que chez des personnes séronégatives de même âge et de même sexe habitant le même comté aux États-Unis. Cependant, lorsque l’équipe s’est concentrée sur les dernières années de l’étude, le taux de mortalité des personnes sous TAR n’était que 3 % plus élevé que celui des personnes séronégatives. Cette tendance révèle que l’espérance de vie des personnes séropositives sous TAR augmentait au fil du temps.

Se fondant sur les données captées, l’équipe de recherche a voulu estimer l’impact que le TAR aurait sur la santé des personnes séropositives si elles commençaient le traitement dans les trois mois suivant l’obtention de soins initiaux. L’équipe a constaté que le taux de mortalité serait encore 2 % plus élevé chez les personnes sous TAR que chez les personnes séronégatives, et ce, même si le traitement commençait tôt.

Selon l’équipe de recherche, « L’utilisation plus étendue du traitement précoce pourrait réduire modestement, mais sans pour autant éliminer, l’élévation de la mortalité chez les personnes vivant avec le VIH ». Plus loin dans ce bulletin de Nouvelles CATIE, nous dressons une liste d’interventions qui, selon cette équipe de recherche, seraient nécessaires pour améliorer l’espérance de vie des personnes sous TAR.

Détails de l’étude

Dans le cadre de cette étude portant le nom de NA-ACCORD, l’équipe de recherche a analysé des données recueillies auprès de 82 766 adultes séropositifs qui avaient obtenu des soins dans 29 centres cliniques situés un peu partout aux États-Unis entre 1999 et la fin de 2017.

Voici un bref survol des caractéristiques pertinentes des participant·e·s au moment de leur admission à l’étude :

  • 84 % d’hommes, 16 % de femmes
  • la plupart avaient entre 34 et 54 ans
  • principaux groupes ethnoraciaux : Noirs – 46 %; Blancs – 35 %; Hispaniques – 16 %
  • compte de CD4+ moyen : 300 cellules/mm3

Il importe de souligner que les lignes directrices thérapeutiques ont évolué au cours de cette étude. Mentionnons notamment les nouveaux schémas thérapeutiques recommandés et, surtout dans la deuxième moitié de l’étude, les recommandations concernant le moment dans le cours de l’infection au VIH où il fallait commencer le TAR.

Notons aussi que les classes de médicaments recommandées pour servir de base aux schémas thérapeutiques ont également changé. Alors que le médicament de base était initialement un inhibiteur de la protéase ou un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI), ces derniers ont été remplacés par un inhibiteur de l’intégrase chez 40 % des participant·e·s durant les dernières années de l’étude.

Mentionnons que le profil des participant·e·s à cette étude ressemble généralement à celui de la personne moyenne faisant l’objet d’un diagnostic de VIH aux États-Unis.

À des fins de comparaison, l’équipe de recherche a utilisé des données se rapportant à l’espérance de vie des personnes séronégatives qui provenaient du National Center for Health Statistics des États-Unis.

Résultats : tendances relatives au compte de CD4+ et au TAR

Au fil des années, le compte de CD4+ des participant·e·s avait tendance à être un peu plus élevé à l’amorce du TAR. Il reste toutefois qu’une proportion significative des participant·e·s présentait encore un état d’immunodéficience modérée (compte de CD4+ de 200 à 349 cellules/mm3) ou grave (moins de 200 cellules CD4+/mm3) au moment de commencer le TAR, et ce, tout au long de l’étude. Nous reviendrons sur ce point plus loin.

Survie

L’équipe de recherche a estimé le risque de décès dans les cinq ans suivant l’obtention de soins initiaux pour le VIH. Rappelons qu’un grand nombre de participant·e·s ont commencé le TAR dans les trois mois suivant l’obtention de soins.

En moyenne, au cours de l’étude, environ 10 % des personnes séropositives sont décédées dans les cinq ans suivant l’obtention de soins initiaux. Lorsque l’équipe de recherche a comparé ce taux de mortalité à celui des personnes séronégatives de même âge et de même sexe qui habitaient le même comté durant la même période, elle a calculé un taux de mortalité 8 % plus élevé chez les personnes séropositives.

Lorsque l’équipe s’est concentrée sur les années les plus récentes de l’étude (2011 à 2017), elle a constaté un risque de mortalité presque 3 % plus élevé chez les personnes séropositives que chez les personnes séronégatives. Ainsi, au cours de l’étude, l’espérance de vie des personnes séropositives s’est améliorée, mais n’a pas atteint le même niveau que celle des personnes séronégatives.

Modélisation

L’équipe de recherche a utilisé un modèle informatique dans lequel toutes les personnes séropositives commençaient le TAR dans les trois mois suivant l’obtention de soins initiaux. Partant de cette supposition, le modèle a donné à penser que les personnes séropositives courraient un risque de décès 2 % plus élevé que celui des personnes séronégatives possédant un profil semblable.

Autres facteurs

L’équipe de recherche a tenu à souligner la proportion significative de participant·e·s dont le compte de CD4+ était faible au moment de leur admission à l’étude.

Voici la répartition dans le temps des participant·e·s qui ont commencé l’étude avec un compte de CD4+ relativement faible :

Proportions de personnes ayant un compte de CD4+ entre 200 et 349 cellules/mm3

  • 1999 à 2004 : 12 %
  • 2005 à 2010 : 15 %
  • 2011 à 2017 : 13 %

Proportions de personnes ayant un compte de CD4+ inférieur à 200 cellules/mm3

  • 1999 à 2004 : 22 %
  • 2005 à 2010 : 23 %
  • 2011 à 2017 : 18 %

Comme on peut le constater, tout au long de l’étude, près de 20 % des participant·e·s avaient un système immunitaire gravement affaibli au moment de leur inscription, soit moins de 200 cellules/mm3. Ces personnes avaient probablement un mauvais état de santé général et étaient donc très à risque de contracter des infections potentiellement mortelles. De plus, notons que lorsqu’une personne présentant un état d’immunodéficience si avancé commence le TAR, son système immunitaire peut mettre plusieurs mois à se reconstituer, même partiellement.

À la lumière de ces données et d’autres, l’équipe de recherche a affirmé que « la majorité des personnes qui commençaient à recevoir des soins [dans cette étude] avaient probablement passé cinq ans ou plus sans traitement auparavant. Tant que cet écart entre le moment de l’infection et l’amorce du traitement ne sera pas comblé, la mortalité aura peu de chances d’approcher celle des personnes sans le VIH ».

Autres facteurs influant sur le risque de décès

Cette équipe de recherche a cité d’autres études où l’on avait documenté des taux plus élevés de certains problèmes chez les personnes séropositives, notamment l’hypertension, l’hypercholestérolémie, le tabagisme, les troubles de consommation de substances et les problèmes de santé mentale. Selon l’équipe de recherche, « même si plusieurs de ces facteurs étaient sans doute présents avant le diagnostic de VIH, l’obtention régulière de soins pour le VIH peut offrir des occasions de corriger ces facteurs en fournissant un forum pour le diagnostic précoce, l’aiguillage vers des soins et la mise en contact avec des ressources appropriées ».

Facteurs non mesurés

Il est possible que des facteurs qui ne figuraient pas dans les bases de données utilisées dans cette étude aient eu un impact sur la survie. Notons entre autres l’absence de données socioéconomiques. De plus, l’équipe a dévoilé qu’elle manquait de renseignements sur « l’usage actif de drogues injectables et l’instabilité en matière de logement ». D’autres études ont trouvé un lien entre ces deux facteurs et le report de l’amorce du TAR et un risque plus élevé de décès.

À l’avenir

Cette étude a permis de constater des améliorations de la survie des personnes sous TAR depuis presque deux décennies. Cependant, en tant que groupe, les personnes séropositives continuent d’avoir une espérance de vie plus courte, comparativement aux personnes séronégatives aux États-Unis. Selon l’équipe de recherche, pour combler cet écart, il faudrait prendre les mesures suivantes :

  • « réduire la période s’écoulant entre l’infection par le VIH et l’arrimage aux soins »
  • « des stratégies additionnelles visant à prévenir et à traiter les autres affections chroniques chez les personnes recevant des soins pour le VIH »

L’étude NA-ACCORD a confirmé que la survie des personnes sous TAR s’améliorait dans les cinq ans suivant l’obtention de soins initiaux et l’amorce du TAR. Un financement soutenu de NA-ACCORD et d’autres bases de données semblables seront nécessaires afin qu’il soit possible de continuer à surveiller la santé à long terme de nombreuses personnes vivant avec le VIH.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Edwards JK, Cole SR, Breger TL, et al. Mortality for adults entering HIV care under universal early treatment compared to the general U.S. population. Clinical Infectious Diseases. 2022; sous presse.