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23 mars 2022 - Actions Traitements, association de patients VIH et co-infections
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dépistage VIH gratuit

Source : Allo Docteurs

Après avoir été testé deux ans à Paris et dans les Alpes Maritimes, le dispositif « VIH-test » est entré en vigueur le 1er janvier 2022. Il vise à faciliter l’accès au dépistage.

« Au labo, sans ordo » pour un dépistage du VIH. Depuis juillet 2019, ce dispositif était expérimenté dans tous les laboratoires de biologie médicale de Paris et des Alpes-Maritimes. Depuis le 1er janvier 2022, il est désormais appliqué à l’échelle nationale sous le nom de « VIH- test« .

Qui est concerné par le « VIH-test » ?

Ce dispositif s’adresse à tous les assurés sociaux et leurs ayants droit mais également les bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME).
Pour « les personnes sans couverture sociale, ainsi que les assurés sociaux ou bénéficiaires de l’AME désirant garder l’anonymat, ils doivent s’adresser pour la réalisation du test aux centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic« , détaille l’Assurance maladie.  

Dépistage en baisse en 2020

L’impact considérable de la pandémie de Covid-19 a fait chuter les taux de dépistage  du VIH en 2020. 

Le nombre de sérologies VIH pratiquées en laboratoire a baissé de 14 % par rapport à 2019, notait Santé publique France dans un communiqué. En 2020, le nombre de découvertes de séropositivité VIH a ainsi été évalué à 4.856, soit une diminution de 22% par rapport à 2019. Autre chiffre alarmant 30% des personnes séropositives étaient diagnostiquées à un stade d’infection avancé.  

En plus du test sanguin en laboratoire, il existe aussi des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD VIH) et des autotests VIH pour se faire dépister.

HPV gardasil

Source : Medscape

Pas besoin de répéter les injections de Gardasil ® quadrivalent pour majorer son effet protecteur. Une seule dose suffit. La vaccination dans les pays en développement devrait être facilitée.

Une seule dose de vaccin quadrivalent Gardasil ® prévient aussi bien les infections contre les HPV 16 et 18 que deux ou trois doses après un suivi de 10 ans, selon les résultats d’une étude menée en Inde et publiés dans Lancet Oncology[1].

Dans une nouvelle étude, Partha Basu (Centre international de recherche sur le cancer Circ à Lyon) et ses collègues ont cherché à comparer l’efficacité d’une seule dose de Gardasil ® à deux et trois doses pour prévenir les infections HPV 16 et 18 qui sont les plus souvent impliquées dans la genèse des dysplasies ou des cancers du col de l’utérus et d’autres pathologies néoplasiques (cancer de la gorge ou du canal anal).

Le protocole prévoyait le recrutement de 10 000 participantes Indiennes non mariées de 10-18 ans. Débutées en septembre 2009, les inclusions ont été suspendues en avril 2010 (alors que 17 729 jeunes avaient été incluses) à la suite d’une décision du gouvernement indien d’interrompre tout recrutement dans des essais évaluant la vaccination HPV en raison de 7 décès inexpliqués dans une autre étude non reliée à celle analysée par Partha Basu.

Après la suspension du recrutement, l’essai qui initialement devait être randomisé, a été converti en étude prospective longitudinale.

Les participantes ont été suivies pendant une médiane de 9 ans : 4348 avaient reçu trois doses, 4980 deux doses et 4949 une seule. Des prélèvements locaux ont été effectués soit 18 mois après le mariage soit 6 mois après la naissance du premier enfant puis annuellement chez les femmes mariées de plus de 25 ans. 

Le taux d’efficacité préventive pour les infections par les HPV 16 et 18 – génotypes responsables de 70% des cancers – était similaire dans les trois groupes. Il était de 95,4% (95% CI : 85,0–99,9 évalué sur 2135 femmes)  après une dose, 93,1% après deux doses (95% CI : 77,3–99,8 sur 1 452 femmes)  et 93,3% après trois doses (95% CI : 77,5-99,7 sur 1 460 femmes). 

Vers un changement de pratiques ?

Pourquoi les résultats de cette étude devraient induire des changements majeurs dans la politique de santé vaccinale des pays en développement?

Une stratégie combinant la vaccination contre les HPV des filles de 9-14 ans à un dépistage régulier des femmes de 35 à 45 ans et l’accès à traitement efficace des néoplasies cervicales peut potentiellement éliminer l’impact sociétal du cancer du col de l’utérus. Cette pathologie est surreprésentée dans les pays à revenu faible qui, pour les deux tiers d’entre eux, n’ont pas les moyens de proposer au plus grand nombre cette vaccination selon le schéma actuellement recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui comprend deux doses vaccinales. Un schéma à une seule dose réduirait substantiellement le coût de la vaccination et serait logistiquement plus simple à mettre en place. Les auteurs estiment qu’adopter une recommandation de vaccination à dose unique permettrait une meilleure couverture vaccinale et l’élimination du cancer du col de l’utérus à un moindre coût. 

Ces résultats, que d’autres études doivent encore préciser et confirmer, sont très en faveur d’une grande efficacité de la vaccination, même lorsque, comme c’était le cas dans ce travail, elle ne vise que deux des génotypes de HPV oncogènes. 

Reste aussi à prouver que efficacité s’étend aux autres cancers liés aux HPV, tant chez la femme que chez l’homme : cancers génitaux (vulve, vagin, pénis), anaux, ORL…

En Europe, Gardasil ® tétravalent a obtenu une autorisation de mise sur le marché en 2006. Actuellement encore commercialisé, il a été remplacé dans plusieurs pays par Gardasil 9 ® (actif contre HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58). 

Cet article a été initialement publié sur MediQuality.net, membre du réseau Medscape.

antirétroviraux en injection

Source : VIH point ORG

Depuis le 21 décembre 2021, une nouvelle combinaison de deux antirétroviraux (rilpivirine et cabotégravir), injectable tous les deux mois, est commercialisée par le laboratoire ViiV Healthcare pour le traitement de l’infection par le VIH, après avoir obtenu son autorisation européenne de mise sur le marché en décembre 2020.

 Est-ce une révolution galénique? Un élargissement de l’offre de soins en thérapeutique antirétrovirale? Un changement de paradigme ? Dans tous les cas, la sortie de l’association cabotégravir et rilpivirine en injection intramusculaire tous les deux mois, annoncée par voie de presse le 20 octobre 20211, est attendue par un nombre conséquent de personnes vivant avec le VIH (PVVIH). 

Le premier constat à la source de la création de cette association de deux molécules, un inhibiteur d’intégrase et un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase reverse, développée en profil d’action prolongée («long acting») est celui des besoins non satisfaits en matière de VIH pour un certain nombre de PVVIH. Plusieurs études2ont établi que le traitement quotidien à base de comprimés, même simplifié par les «Single-Tablet Treatment Regimen» (STR), se heurtait encore à la peur de la stigmatisation liée au VIH et à la divulgation du statut associée à la prise de comprimés en présence d’un tiers. Le rappel constant du VIH que représente la prise d’un traitement quotidien (voire 4 jours sur 7 dans certains cas) entraîne chez certains patients une souffrance, surtout après plusieurs années de schémas thérapeutiques lourds, même s’ils sont de moins en moins contraignants. S’ajoute à cela l’anxiété liée à la nécessaire observance stricte du traitement et aux restrictions concernant les prises horaires de certains comprimés en fonction de l’alimentation. On sait qu’une baisse de l’observance peut avoir une répercussion assez rapide en termes de santé dans le cas de certaines classes thérapeutiques comme les inhibiteurs  non nucléosidiques de la transcriptase reverse. 

Prise quotidienne de médicaments et anxiété

Une étude de Los Rios parue dans AIDS and Behavior en 2020 donne une notion quantitative de ces éléments: dans cette enquête, 33% des personnes vivant avec le VIH ont le sentiment d’être stressées ou anxieuses à l’idée de prendre des médicaments contre le VIH tous les jours, 29 % ont perçu la prise de médicaments contre le VIH comme limitant leur vie quotidienne et 58 % ont eu l’impression que cette prise quotidienne était en fait un rappel quotidien du statut de séropositif.

Dans cette même étude, 58% ont déjà «déguisé» ou «caché» leurs médicaments contre le VIH pour éviter d’être stigmatisés et 38% pensent que le fait d’avoir à prendre des comprimés augmente la probabilité de devoir révéler leur statut. Enfin, 29% présentaient des phénomènes de mauvaise observance liée précisément à ce problème de confidentialité.

Dans un travail réalisé à l’Hôpital Tenon3 en février 2020, 39% des personnes suivies dans le service rapportaient des difficultés avec leurs traitements antirétroviraux actuels dont des difficultés à accepter la maladie. Trente-trois pour cent rapportaient en rapport avec des difficultés à accepter la maladie ou dues au fait que les boîtes soient trop encombrantes (37%) ou que les comprimés sont trop gros (43%). Plus important encore, 65% des PVVIH dans cette enquête se disaient intéressées par un changement au profit de traitements antirétroviraux injectables.

Ce qui corrobore les principales études faites en Île-de-France, notamment à l’Hôpital Hôtel-Dieu qui donne des taux comparables: autour de 2/3 des personnes se déclaraient intéressées par le changement vers des antirétroviraux long acting. Dans les justifications déclarées, le taux de réponse le plus élevé est la notion de «participer aux avancées des traitements anti-VIH», devant le fait de ne plus avoir à penser quotidiennement à la maladie en dehors des rendez-vous médicaux. 

Le laboratoire ViiV Healthcare a financé une étude qui s’appelle Positiv Perspective II, une enquête internationale sur les PVVIH âgées de 18 à 84 ans et recevant actuellement un traitement antirétroviral. Cette étude concernait 2389 personnes dans 25 pays avec un questionnaire disponible en 20 langues. Dans cette étude, 55% des participants indiquaient une préférence pour un traitement injectable. Le bénéfice attendu de ces injectables se plaçant en seconde position (43,1%) derrière le souhait d’avoir moins d’effets secondaires sur le corps à long terme (46,7%). Une autre étude rapportée au congrès VIH de Glasgow en 20204 questionnait cette fois-ci le point de vue des médecins comparé à celui des PVVIH. Les prescripteurs voyaient comme premier point positif dans les injectables, le fait d’être en contact plus fréquent avec les patients (54,2%), suivis de la suppression des contraintes alimentaires (36,7%) et la gestion plus facile des comorbidités (25% ). 

Un schéma injectable non inférieur aux comprimés quotidiens

La question de l’efficacité a été très largement réglée par les études de phase II et III. Pour avoir été à l’hôpital Tenon impliqués dans les essais précoces de phase 2B, notamment l’essai LATTE 2, nous avons un recul important sur un petit nombre de patients qui reçoivent ces injections une fois par mois ou une fois tous les deux mois, depuis près de sept ans. Depuis, comme le résume la diapositive sur le développement clinique, plusieurs essais sont venus comparer l’injectable une fois par mois à l’injectable une fois tous les deux mois. 

L’injectable une fois par mois ou deux fois par mois est comparé à de multithérapies de différentes compositions prises quotidiennement per os. Actuellement, deux essais dits d’implémentation se poursuivent pour évaluer l’acceptabilité et la résilience dans le programme injectable mis en place dans différents pays. Pour tous ces essais, une non-infériorité a été établie par rapport aux régimes oraux quotidiens et le schéma une fois tous les deux mois s’est aussi trouvé non inférieur au schéma une fois par mois. C’est donc cette version une fois tous les deux mois qui a été retenue dans l’indication et dans l’autorisation française de mise sur le marché (AMM).

En termes de tolérance, l’essai ATLAS-M rapporté à la CROI 2021 par Jaegerh montre 21% de réactions au site d’injection. Mais dans 99% des cas, ces réactions à type de douleur, de nodule, de gêne, étaient de sévérité légère ou modérée avec une durée en médiane de trois jours. Une infime proportion de patients inclus dans cet essai a arrêté pour des raisons d’effets secondaires liés aux réactions d’injection intramusculaire ; injections qui, rappelons-le, se font en deux piqûres intramusculaires une fois tous les deux mois, une dans chaque fesse, aussi avec une technique particulière d’injection en Z pour l’un des produits (la rilpivirine) qui est assez visqueux.

Une certaine complexité pour la mise en place

Dans la stratégie thérapeutique actuelle, cette association d’injectables est censée apporter une simplification thérapeutique. Mais le patient ne peut pas s’administrer lui-même les deux produits et la mise en place induit une certaine complexité sur le terrain hospitalier pour les premiers mois, puis en ville pour ceux qui choisiront ce mode d’injection. C’est donc vraiment un circuit et un parcours patient qui associent la ville et l’hôpital.

Contrairement à ce qui se passait dans les essais, la phase orale est devenue «optionnelle», c’est-à-dire qu’on peut très bien passer directement du traitement classique par comprimés à la voie injectable. Ou alors, on peut passer par une phase appelée leading phase pendant laquelle, durant un mois, sont administrés le calbotégravir et la rilpivirine en comprimés pour éventuellement évaluer mieux la tolérance. Ensuite, une première série de deux injections est faite après 2 mois (M2), puis après 3 mois (M3). Puis, à partir de ce moment-là, deux injections seront faites tous les deux mois. La mise à disposition des injections et l’organisation en ville se fait à partir de M7. Les patients, de M1 à M5 et à partir de M7, ont donc la possibilité de rester à l’hôpital ou d’aller en ville. Les services hospitaliers s’efforcent de s’organiser  face à un flux important de demandes dans les hôpitaux de jour. Il existe une fenêtre de flexibilité de 7 jours par rapport à la date prévue de l’injection. Le schéma est résumé dans la figure ci-dessous.

Une surveillance accrue nécessaire dans certains cas

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande une certaine prudence…

POUR DÉCOUVRIR LA SUITE DE L’ARTICLE, RDV SUR : VIH point ORG

épidémie VIH sida

Communiqué de presse Actions Traitements

Paris, le 23 mars 2022

Depuis sa création en 1991, Actions Traitements s’attache à faire vivre l’adage « mieux informés = mieux soignés ». L’association suit notamment l’actualité de la recherche thérapeutique dans le VIH afin de produire une information accessible et scientifiquement irréprochable. Cette information est destinée aux personnes vivant avec le VIH ainsi qu’aux personnes qui les accompagnent, professionnels de santé comme associatifs.

Témoin privilégié des évolutions ou révolutions thérapeutiques, Actions Traitements veille également à ne pas susciter de faux espoirs, notamment dans le domaine de la recherche vaccinale souvent victime d’annonces sensationnalistes et hasardeuses. L’arrivée des anti-protéases en 1996 puis des anti-intégrases en 2008, l’affirmation de la non-transmissibilité du VIH chez les personnes sous traitement en 2008, la première trithérapie en un seul comprimé en 2009, sont autant d’avancées qui ont révolutionné le traitement du VIH et la vie des personnes.

1991-2021 : Actions Traitements a trente ans, le combat continue !

Afin de suivre au plus près l’actualité thérapeutique les équipes ont développé de nombreuses initiatives depuis la création de l’association : lancement de la ligne d’écoute en 1991, co-fondation du collectif TRT-5 en 1992 (pour défendre l’intérêt des personnes concernées dans la recherche clinique), publication de la revue Info Traitements de 1993 à 2013, mise en place de réunions d’information thérapeutique mensuelles en 1995 ou édition et mise à jour régulière d’une affiche récapitulative des antirétroviraux (ARV) depuis 2006.

Chaque nouvelle évolution ou révolution thérapeutique vient confirmer la vivacité de la recherche dans le VIH, y compris récemment, avec la démonstration de l’efficacité des stratégies d’allègement thérapeutique, la commercialisation d’antirétroviraux à longue durée d’action sous forme injectable et l’arrivée d’un anticorps monoclonal destiné aux personnes multirésistantes aux ARV classiques.

Trente ans après sa création, Actions Traitements poursuit sa mission de diffusion d’une information actualisée et accessible, à travers des formats adaptés aux habitudes des personnes en matière d’accès à l’information. Ces derniers mois, l’association a ainsi proposé :

  • Un webinaire « Innovation thérapeutiques et VIH, vers une révolution ? » le 22 novembre dernier afin de croiser les points de vue de médecins, pharmacien, infirmier et associatif sur des innovations récentes.
  • Une brochure « Allègements thérapeutiques dans le traitement du VIH » réalisée cet été.
  • Un atelier sur les avancées thérapeutiques, renouvelé chaque année et réunissant des personnes concernées autour d’un médecin spécialiste.
  • Des interviews d’experts sur « La recherche vaccinale dans le VIH » et « L’allègement thérapeutique », mises en ligne en 2020.

La fin de l’épidémie de VIH/sida est possible, mais de nombreux progrès restent à accomplir, afin que les personnes exposées au VIH aient accès à tous les moyens de prévention existant et que celles vivant avec le VIH puissent vivre aussi longtemps et sereinement que possible. Nous continuerons d’informer, de soutenir, d’accompagner et de défendre les droits des personnes tant que cela sera nécessaire.

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À propos d’Actions Traitements : association créée en 1991 à l’initiative des personnes vivant avec le VIH. L’association, agréée pour représenter les malades et les usagers du système de santé, a pour but d’informer, accompagner, soutenir et défendre les droits des personnes vivant avec l’infection à VIH, les virus de l’hépatite, les pathologies associées et les infections sexuellement transmissibles. Membre co-fondateur du collectif interassociatif TRT-5 CHV, qui rassemble 15 associations de lutte contre le VIH, les IST et les hépatites virales. . La chronologie des 30 ans d’Actions Traitements est disponible ici.

Contact presse : Cédric DANIEL – cdaniel@actions-traitements.org – 06 21 50 25 42