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24 mars 2022 - Actions Traitements, association de patients VIH et co-infections
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Source : Transversal mag

L’infection par le VIH, épidémie banalisée ? Certes, en quarante ans, les perspectives de vie ont radicalement changé pour les personnes touchées. Pourtant, le VIH demeure une lutte de tous les jours, aux nombreuses conséquences sociales et psychologiques.

En 2022, vivre avec le VIH ne signifie évidemment pas la même chose qu’en 1982 : jusqu’à l’arrivée des trithérapies, en 1996, l’annonce d’une séropositivité équivalait à une condamnation à mort. Une mort qui survenait en quelques années, voire en quelques mois si le diagnostic était posé au stade sida. Il aura fallu attendre les années 2000 pour que de premières études confirment le retour à une espérance de vie normale des personnes traitées. Quant au risque de transmettre le VIH, il a d’abord été levé pour la transmission de la mère à enfant, puis pour les partenaires sexuels, grâce à la reconnaissance du rôle préventif du traitement anti-VIH à la fin des années 2000 (TasP ou traitement comme prévention).

Assurées de vivre plus longtemps, avec un risque quasi nul de transmettre le VIH si elles sont efficacement traitées, les personnes vivant avec le VIH ont, a priori, tout pour vivre une vie normale. Co-découvreur du VIH, le Pr Willy Rozenbaum, qui exerce à l’hôpital Saint-Louis (Paris), « n’arrête pas de le dire à [ses] patients : “Je peux vous apporter un niveau de santé physique satisfaisant. Peut-être meilleur que la population générale, du fait de votre meilleur suivi médical !” ».

Pourtant, la vie est loin d’être « normale » pour bien des patients, tant les répercussions sociales, professionnelles, psychologiques et affectives du VIH restent profondes. Et la supposée « banalisation » de l’épidémie n’est en réalité qu’un trompe-l’œil. « C’est une situation paradoxale : le sujet s’est en effet banalisé dans la population générale, mais on ne retrouve pas cela au niveau individuel. Chez les jeunes, on entend plutôt des propos tels que “si j’apprends que j’ai le sida, je me suicide” », constate Florence Thune, directrice générale de Sidaction.

Une vie sous antirétroviraux

Moins lourde de conséquences qu’elle ne l’était dans les années 1980, l’annonce d’une séropositivité demeure un choc difficile à accepter. Et inaugure d’emblée une vie passée sous antirétroviraux (ARV). Reposant sur moins de comprimés que par le passé, si les trithérapies rendent la charge virale indétectable, elles ne suppriment pas le sentiment de vivre avec le VIH. Et les nouvelles molécules, plus efficaces et mieux tolérées, ne sont pas exemptes d’effets indésirables, mal supportés par de nombreux patients.

Président d’Act Up-Paris de 1994 à 1996 et rédacteur en chef du site d’informations LGBT+ Komitid, Christophe Martet, lui-même séropositif depuis 1985, reconnaît « ne pas se satisfaire des traitements. J’aimerais prendre un truc et n’avoir plus rien six mois plus tard ! Vivre avec ce traitement, c’est vivre avec l’idée que si je l’arrête, il va se passer des choses vraiment pas terribles. Les gens ne le réalisent pas forcément, mais cela te rappelle quand même à quel point tout cela est fragile ».

Si la recherche fait planer de lointains espoirs de guérison et de rémission, les avancées thérapeutiques se poursuivent. Dernière en date, la commercialisation en décembre 2021 d’un traitement injectable à base de rilpivirine et de cabotégravir, administré tous les deux mois, délivre les patients des comprimés quotidiens. Début février, l’étude française Quatuor révélait l’efficacité d’une trithérapie prise de manière intermittente, à raison de quatre jours sur sept.

De quoi alléger le poids du VIH sur la vie des patients ? Les avis divergent. Selon Christophe Martet, ces avancées constituent une amélioration en termes de tolérance et rendent « la vie un peu plus facile »« On ne peut le voir que comme un progrès », ajoute Florence Thune, qui y voit « une palette de traitements qui correspond à tout le monde ». Avec les traitements injectables, plus besoin d’ARV à stocker à domicile. Mais ils obligent le patient à retourner à l’hôpital tous les deux mois, ce qui ne convient pas forcément à tous.

Sceptique quant à ces avancées, Willy Rozenbaum estime que « très peu de gens sont intéressés. Dans ma patientèle, qui compte beaucoup de personnes vieillissantes, rares sont celles qui ne prennent que des antirétroviraux. La plupart d’entre elles sont aussi traitées pour des problèmes cardiovasculaires ou d’autres affections. Quand on parle de traitements allégés, cela ne change pas grand-chose, du moment que celui du VIH ne nécessite qu’un comprimé par jour ».

Un poids social et psychologique

Au-delà des traitements, les stigmates psychologiques et sociaux du VIH demeurent tenaces. À quoi s’ajoute, chez les personnes les plus anciennement contaminées, le fait d’avoir survécu à un virus dont elles étaient persuadées mourir. Ce que Willy Rozenbaum qualifie de « deuil du deuil » : apparu à la fin des années 1990, ce phénomène persiste chez les personnes infectées avant l’arrivée des trithérapies.

« Effacer ce poids n’est pas si facile, des patients n’arrivent toujours pas à croire qu’ils auront une espérance de vie normale avec le VIH », explique le professeur. « Nombre de patients souffrent en plus de discriminations, lesquelles engendrent des difficultés à parler du VIH et empêchent de vivre la situation de manière apaisée. Et bien que cela ait un peu changé, cela demeure une vraie souffrance pour beaucoup d’entre eux », constate-t-il.

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Source : Têtu Magazine

Avant son week-end 2022 de mobilisation (du 25 au 27 mars), Sidaction révèle un sondage montrant que les jeunes connaissent de moins en moins le VIH/sida. Et sur ce sujet, l’école ne joue pas son rôle. L’information est pourtant cruciale dans le lutte contre cette pandémie.

Il faut d’urgence informer les jeunes sur le VIH/sida. C’est le message que Sidaction cherche à faire passer quelques jours avant son week-end annuel de mobilisation et de collecte de dons, du 25 au 27 mars. Car les chiffres appellent à un sursaut : un jeune sur trois (31%) estime être mal informé sur l’épidémie, quand c’était un sur 10 (11%) il y a dix ans, rapporte un sondage Ifop* pour Sidaction rendu public ce lundi 21 mars.

Trois séances d’éducation à la sexualité par an sont pourtant inscrite dans les programme scolaires du primaire au lycée. Ces séances visent informer sur le VIH, bien sûr, mais aussi à aborder les notions de consentement, de respect du corps et des sentiments, ainsi qu’à informer les jeunes sur les stéréotypes de genre ou les comportements LGBTphobes. Mais, comme nous le soulignions dans notre numéro d’hiver, ces séances sont dans les faits rarement effectuées. Résultat, parmi les jeunes sondés, un quart (24%) assure n’avoir jamais eu de moment d’information au VIH en classe. Pour les autres, 45% des élèves n’ont eu qu’une session de formation et seuls 31% des élèves en ont reçu plusieurs comme prévu par les programmes.

Beaucoup d’idées reçues sur le VIH

« Il reste beaucoup à faire en termes d’information pour inverser la tendance et cela doit commencer en contexte scolaire », insiste Florence Thune, directrice de Sidaction. D’une manière générale, les jeunes savent peu évaluer ce qui relève d’une pratique à risque. Seul un jeune sur deux (50%) sait qu’une personne vivant avec le VIH sous traitement ne peut désormais plus transmettre le virus. Un sondé sur quatre (23%) pense que le virus responsable du sida se transmet en embrassant une personne séropositive, 18% qu’on peut être contaminé en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques, et même 9% en mangeant dans la même assiette qu’une personne séropositive.

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*Enquête menée par l’Ifop pour Sidaction auprès d’un échantillon représentatif de 1.002 personnes âgées de 15 à 24 ans. Les interview ont été réalisées par questionnaire en ligne du 2 au 9 février.