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variole du singe

Source : Le Monde – Les décodeurs

Santé publique France a recensé 1 567 malades dans le pays depuis mai, et 3 % d’entre eux ont dû être hospitalisés. Aucune mort n’a été enregistrée en Europe, mais la maladie progresse.

La variole du singe (monkeypox en anglais) n’a provoqué aucun décès en Europe, mais la maladie gagne du terrain. Avec près de 17 000 cas dans le monde, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclenché le plus haut niveau d’alerte pour la variole du singe, le 23 juillet.

Santé publique France (SPF) a recensé 1 567 malades dans le pays depuis mai ; 3 % d’entre eux ont dû être hospitalisés. Cette épidémie se différencie des vagues observées jusque-là dans une dizaine de pays africainsnotamment par le profil des patients : les cas sont quasi exclusivement des hommes et la plupart d’entre eux ont eu des relations sexuelles avec d’autres hommes – personnes dites « HSH ».

Pourquoi les HSH sont-ils surreprésentés parmi les malades ? Il faut d’abord garder en tête que les chiffres de SPF sont nécessairement incomplets. Le dépistage est balbutiant et est rendu complexe par le fait que les symptômes sont non spécifiques. « Ce virus se comporte comme un grand imitateur de l’herpès ou de la syphilis. On peut donc facilement passer à côté du diagnostic », souligne Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré, à Garches (Hauts-de-Seine). En plus des symptômes habituellement rapportés dans les zones d’endémie, certains patients souffrent d’atteintes nouvelles telles que l’angine ou la rectite (inflammation de la muqueuse rectale).

« Toute personne ayant un contact physique étroit avec une autre personne qui a contracté la variole du singe est à risque, quelle que soit son orientation sexuelle », souligne Yannick Simonin

La variole du singe se transmet par contact direct, notamment par les muqueuses et les lésions cutanées ou par contact avec des surfaces ou des objets contaminés. Elle peut également se transmettre par des gouttelettes respiratoires, à courte distance et lors d’une exposition face à face prolongée. « Toute personne ayant un contact physique étroit avec une autre personne qui a contracté la variole du singe est à risque, quelle que soit son orientation sexuelle », souligne Yannick Simonin, maître de conférences à l’université de Montpellier et spécialiste des virus émergents, qui appelle à « faire attention à ne pas stigmatiser la communauté homosexuelle » : « La variole du singe ne concerne pas que cette communauté, même si les cas y sont surreprésentés actuellement. »

Indépendamment de l’orientation sexuelle, le facteur de propagation principal reste la multiplicité des partenaires sexuels : 74 % des cas renseignés déclarent avoir eu plus de deux partenaires sexuels dans les trois semaines avant l’apparition des symptômes. Parmi les cas investigués, 26 % sont séropositifs au VIH.

« Nous manquons d’informations complètes, mais les données confirment plutôt un événement d’introduction unique puis la propagation, notamment dans la communauté HSH, suite à des événements superpropagateurs », précise M. Simonin. Les foyers apparus en Espagne et en Belgique pourraient ainsi être à l’origine de la propagation très rapide du virus au sein de la communauté gay. Une centaine de cas positifs ont été détectés après la Gay Pride du Yumbo de Maspalomas, aux îles Canaries, alors qu’un autre foyer surgissait au même moment au festival Darklands, en Belgique, début mai. Pourtant, la variole du singe circulait déjà avant ces événements festifs. Si le patient zéro est inconnu, les autorités sanitaires espagnoles ont relevé des cas symptomatiques de la maladie à Madrid, dès le mois d’avril, rapporte El Pais.

La variole du singe est-elle une infection sexuellement transmissible ?

Au-delà du fort risque de contamination attribué aux contacts rapprochés, la communauté scientifique surveille de près l’évolution du virus en infection sexuellement transmissible (IST). Des études menées en Italie et en Allemagne ont mis en évidence la présence du virus dans le liquide séminal de certains malades, bien que les scientifiques n’aient pas établi son caractère infectieux. Les données de SPF mettent en avant un autre indice : 78 % des malades présentent une éruption génito-anale. Le virologue Yannick Simonin rappelle qu’« une IST est une maladie qui se transmet lors des rapports sexuels et qui n’implique pas forcément la présence de virus dans les sécrétions sexuelles ». Comme il l’explique, « l’hypothèse actuelle est que la transmission de ce virus lors des rapports sexuels s’effectue en grande partie au niveau des lésions des muqueuses, en particulier au niveau de la région anogénitale ».

Le vaccin, efficace à 85 %, représente l’unique moyen de prévenir la variole du singe pour le moment. Le port du préservatif à lui seul ne suffit pas, ce qui distingue entre autres la variole du singe des IST

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fonds mondial

Source : Le JDD

TRIBUNE – En amont de la 7e conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, près de 200 personnalités internationales, dont l’ancien sportif Yannick Noah, la présidente du Sidaction Françoise Barré-Sinoussi ou encore l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem, directrice pour la France de l’ONG ONE, appellent les États « à augmenter considérablement leurs contributions » pour éradiquer ces maladies.

La tribune : « Il y a 20 ans, les menaces et la létalité du VIH/sida, la tuberculose et le paludisme semblaient inéluctables. L’épidémie de VIH/sida venait de connaître son pic historique d’incidence avec 3,3 millions de nouveaux cas en 1997 et s’apprêtait à vivre son année la plus meurtrière en 2004 avec 3,1 millions de morts. Sans les efforts internationaux, depuis 2000, la tuberculose aurait fait 66 millions de victimes et 1,7 milliard de cas de paludisme n’auraient pas pu être évités.

Pour répondre à cette situation alarmante, la communauté internationale s’est associée à la société civile, aux communautés et au secteur privé afin de mettre sur pied le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, avec l’objectif de canaliser les ressources de la planète pour investir stratégiquement dans des programmes visant à mettre un terme définitif à ces trois maladies. Grâce à cet élan de solidarité, en 20 ans, dans les pays où il investit, le Fonds mondial a permis de sauver 44 millions de vies, et d’abaisser la mortalité des trois maladies de 40 %, de faire passer la couverture antirétrovirale de 4 % en 2005 à 73 % en 2020 et de diminuer le nombre de décès imputables au paludisme de 26 % entre 2002 et 2020.

La lutte n’est pas gagnée et beaucoup reste à faire pour que ces trois maladies soient des reliques du passé

Néanmoins, la lutte n’est pas gagnée et beaucoup reste à faire pour que ces trois maladies soient des reliques du passé. Près de 38 millions de personnes vivent encore avec le VIH et 700 000 en sont mortes en 2020. Le paludisme sévit encore dans 87 pays dans le monde avec plus de 3 milliards de personnes exposées à cette maladie. En 2020, la tuberculose a provoqué le décès de 1,5 million de personnes, ce qui en fait la deuxième maladie infectieuse la plus meurtrière, juste après le Covid-19.

Encore plus alarmant, l’émergence de la pandémie de Covid-19 menace les progrès obtenus ces 20 dernières années et fait craindre des reculs majeurs pour le futur. En 2020, le Fonds mondial a enregistré une chute de 22% des dépistages au VIH, une baisse de 18% des personnes traitées pour la tuberculose et une stagnation des efforts de la lutte contre le paludisme. En plus des risques liés à la crise sanitaire, les obstacles sont encore nombreux : l’accès limité aux médicaments de qualité et à moindre coût, le poids encore lourd des discriminations et de la stigmatisation, l’absence de reconnaissance et de valorisation du travail des agents de santé communautaire (ASC), les ressources limitées des organisations de la société civile pour atteindre les populations les plus vulnérables ou encore l’accès limité aux parcours de soin sont autant de freins qui restent encore à lever. Il y a urgence, et l’heure doit être à l’action.

Découvrez la suite de la tribune et la liste des signataires sur le site : Le JDD
prep et femmes

Source : Mademoizelle

Sur 10 personnes séropositives en France, 3 sont des femmes. Plusieurs associations déplorent leur manque d’informations, notamment en ce qui concerne les traitements ou la PrEP, médicament antirétroviral permettant d’éviter la transmission du VIH.

La doctoresse Radia Djebbar, coordinatrice scientifique au sein de l’association Sida Info Service (SIS) annonce tout de suite la couleur à l’occasion de la nouvelle édition des Petits Déjeuners de l’Écoute, le 20 juin 2022. Au menu du jour : la promotion de l’usage de la PrEP pour les femmes, un traitement préventif pour éviter la transmission du VIH. Les femmes représentent 30% des nouvelles personnes contaminées par le VIH en France, d’après le rapport Epi-Phare de juin 2021 en collaboration avec le Système National des Données de Santé (SDNS). Premier constat : elles sont peu renseignées sur les traitements disponibles pour se protéger contre le VIH : seulement 3% de femmes seraient sous PrEP.

La PrEP, qu’est-ce que c’est ?

Derrière ce nom barbare qui ne vous dit peut-être rien, la PrEP, acronyme de la Prophylaxie Pré-Exposition, est une stratégie de prévention du VIH. Il s’agit de la prise d’un médicament antirétroviral de manière continue ou discontinue afin d’éviter d’être contaminée par le VIH.

Ce traitement s’adresse généralement aux personnes qui ne sont pas infectées par le VIH mais qui, lors de leurs rapports sexuels, n’utilisent pas systématiquement de préservatif. Cela concerne généralement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des personnes transgenres, des personnes travailleuses du sexes exposées à des relations sexuelles non protégées, des personnes ayant des partenaires sexuels multiples, des usagers de drogues intraveineuses ou encore des gens originaires de régions à forte prévalence du VIH (Afrique subsaharienne, Guyane…).

Attention cependant à ne pas confondre la PrEP avec le TPE (Traitement Post-Exposition) qui est quant à lui une trithérapie anti VIH, prescrite après une prise de risque. Le TPE est un traitement qui doit être suivi durant un mois et débuté au plus tard dans les 48 heures après le risque.

Pour revenir à la PrEP, elle se présente en un comprimé qui associe deux molécules actives contre le VIH : l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil. Le médicament se nomme le Truvada mais ce sont souvent ses génériques qui sont délivrés par les pharmacies.

Il existe deux schémas de prise du médicament :

  • En continu : autrement dit, un comprimé à prendre tous les jours à la même heure. Toutefois, un décalage de 2 heures est possible en cas d’oubli.
  • À la demande : 2 comprimés à prendre, au maximum 24 heures et au minimum 2 heures, avant le rapport sexuel, puis un troisième comprimé le lendemain, et un quatrième le surlendemain.

Les femmes sont moins informées sur la PrEP

Bien que la PrEP soit disponible en France depuis six ans, sa prescription et son utilisation sont déployées inégalement parmi les publics qui pourraient en bénéficier, notamment chez les femmes. Cette méconnaissance de la part des femmes sur ce traitement antirétroviral s’explique par plusieurs facteurs. Déjà, actuellement, l’usage de la PrEP par les femmes est beaucoup moins documenté que pour les hommes. Cette absence d’étude scientifique sur le sujet impacte sa généralisation auprès de patientes.

Aussi, elles n’ont pas accès à la prise en discontinu contrairement aux personnes de genre masculin. Le fait qu’elles doivent attendre sept jours avant d’être protégées et qu’elles perdent cette protection après deux jours d’oubli de prise du traitement, réduit fortement l’attrait que peut susciter la PrEP et donc, son utilisation au sein de la population féminine.

Pourtant, de nombreuses femmes présentant des facteurs de vulnérabilité et de précarité pourraient prétendre à ce traitement préventif contre le VIH, par exemple les travailleuses du sexe, certaines femmes migrantes ou encore des femmes transgenres. Pour Élise Godec, chargée de mission santé du Bus des femmes, il faut les sensibiliser au plus vite sur ce sujet :

« La plupart des femmes en situation de précarité ignorent l’existence de la PrEP ou ne pensent pas qu’elle leur est destinée, faute d’une sensibilisation publique sur le sujet. Aussi, elles sont dans de telles situations de précarité que leur santé sexuelle est loin d’être leur priorité. »

Peut-on déclencher des effets secondaires en prenant la PrEP ?

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