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Source : Univadis

Le vaccin expérimental anti-VHC développé par GlaxoSmithKline et combinant un adénovirus défectif du chimpanzé pour la première dose puis un virus de la vaccine modifié pour la seconde a fait l’objet d’une étude de phase 1-2 publiée par le New England Journal of Medicine. Si ce schéma vaccinal est bien toléré et offre une réponse lymphocytaire T supérieure à celle observée sous placebo, il ne permet pas de prévenir l’infection à 6 mois par le VHC chez des sujets à haut risque d’infection.

Après de premières données cliniques encourageantes, la sécurité et l’efficacité d’un vaccin expérimental anti-VHC combinant deux vecteurs viraux ont été évaluées dans le cadre d’une étude de phase 1-2. Celle-ci a été menée aux États-Unis auprès de patients de 18 à 45 ans à haut risque d’infection (usagers de drogue injectables, UDI). Après recrutement, ils ont reçu une information sur la réduction des risques et se sont vus délivrer des seringues. Ils ont été randomisés 1:1 entre le protocole d’injection IM d’un adénovirus défectif de chimpanzé (ChAd3-Nsmut) à J0 et d’un virus de la vaccine modifié (NVA-Nsmut) à J56 ou d’un placebo, après stratification selon le génotype IFNL3 et le sexe.

Principaux résultats

Au total, 546 personnes ont été recrutées et randomisées entre les deux groupes. Sur le plan de la sécurité, aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes. Les effets secondaires graves étaient rares (<1% des participants), et aussi fréquents dans les deux bras.

À l’issue du suivi de 6 mois, 37 et 38 sujets ayant reçu le vaccin ou le placebo ont été infectés par le VHC, soit 13 et 14% de chacun des deux groupes, et 14 sujets avaient une infection chronique à VHC à 6 mois, sans différence statistique entre les deux, les résultats étaient comparables pour l’analyse en intention de traiter ou pour l’analyse du suivi à 9 mois. La moyenne des taux d’ARN-VHC maximum mesurée chez les sujets infectés étaient de 152,51.10 3 UI/mL pour le groupe vaccin contre 1.804,93.10 3 UI/mL pour le groupe placebo.

Sur le plan de l’immunogénicité, les données étaient disponibles pour 53 et 54% des patients des groupes vaccin et placebo: une réponse lymphocytaire T au VHC était identifiée chez 78% et 3% des patients respectivement.

Les auteurs avancent plusieurs hypothèses permettant d’expliquer l’absence d’effet du vaccin sur l’incidence de l’infection chronique : ils reconnaissent que les vecteurs adénoviraux peuvent être moins immunogènes chez des personnes ayant des anticorps à réaction croisée, ce qui peut être plus fréquent chez les UDI. Une exposition antérieure à d’infimes quantités de VHC pourrait aussi avoir réduit la réponse immunitaire lors d’une infection ultérieure tout en étant insuffisante pour induire une séroconversion. Enfin, le vaccin ne ciblait pas les protéines d’enveloppe. Par ailleurs, la réponse persistante des cellules T induites par le vaccin pourrait être due à un phénomène d’échappement au cours de l’infection naturelle, ou à une réactivité limitée des lymphocytes T induits par le vaccin face à l’infection.

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