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Epidémie

Épidémies : le virus des archives

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Source:seronet.info

Ces dernières années ont été marquées par de nouvelles épidémies… ce contexte n’est pourtant pas le point de départ de l’exposition singulière, « Face aux épidémies, de la peste noire à nos jours », que proposent les Archives nationales jusqu’en février 2023. Le projet est, en effet, antérieur à la crise de la Covid-19. Le thème est pourtant d’actualité, et semble l’être depuis le Moyen-âge. Passionnante, l’exposition retrace à partir d’archives rares, méconnues, voire oubliées, nos réactions face aux épidémies, hier et aujourd’hui. Une part notable y est consacrée au VIH/sida.

Sur les contremarches du grand escalier se découpe, marche par marche, la silhouette dégingandée de la mort en costume et chapeau haut de forme, levé, ironiquement, en guise de salut. Ambiance ! Rien de plus logique à ce que ce soit elle, la mort à face de squelette qui nous mène aux premières salles de l’exposition « Face aux épidémies, de la peste noire à nos jours », que les Archives nationales proposent, jusqu’en février. Car il est bien question d’hécatombes causées par les épidémies au fil du temps dans ce dédale d’archives savamment composé. Des épidémies qui frappent durement dès la période médiévale — celle qui sert de point de départ à l’exposition. Celle où l’on subit, faute d’une réponse médicale, sanitaire et scientifique appropriée. C’est donc en toute logique que cette première période explore comment les sociétés d’alors ont « enduré » les fléaux à défaut d’y remédier complètement. Pourtant, les pièces d’archives présentées (registres de décès, œuvres peintes, mémoires, récits aux enluminures, précis médicaux, etc.) montrent bien le souci existant de comprendre, de décrire, de recenser… et même de faire face aux épidémies avec les rares outils de l’époque, dont l’isolement ; une stratégie toujours mise en œuvre aujourd’hui. Les pièces présentées illustrent surtout l’importance des croyances, notamment religieuses comme « explication » aux épidémies ; pas de cause naturelle, plutôt une cause divine, façon châtiment expiatoire. À cette époque — qui se poursuit jusqu’en 1750, donc bien au-delà du Moyen âge —, il est davantage question de salut que de santé. La bascule se fait au fil du temps — ce qu’explique bien l’exposition — dès lors qu’avec les progrès de la science apparaissent les moyens de contrer les épidémies… et de le faire plus efficacement.

Article ici: seronet.info

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