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Un anticorps à large spectre protège les singes du VIH pendant 20 semaines

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Source : lequotidiendumedecin.fr

Des chercheurs américains sont peut-être parvenus à mettre au point un traitement prophylactique injectable capable de protéger un patient de l’infection par le VIH pendant plusieurs dizaines de semaines. Ils ouvrent ainsi la voie à une sorte de « super PrEP », à longue durée d’action. Selon un article publié dans « Nature Medicine », une injection unique d’anticorps neutralisant à large spectre (bNAbs) génétiquement modifiés protège des singes rhésus contre l’infection par le VIH pour une durée médiane de 20 semaines.

Remplacement de 2 acides aminés du fragment Fc

Le Dr Rajeev Gautam, du laboratoire de microbiologie moléculaire de l’Institut national d’allergie et des maladies infectieuses, et ses collègues, ont génétiquement modifié 2 anticorps neutralisants à large spectre (bNAbs) 3BNC117 et 10-1074, en remplaçant 2 acides aminés du fragment Fc (dit fragment cristallisable) afin d’augmenter leur demi-vie.

Chacun de ces bNAbs (dirigés contre les protéines virales gp120) a été injecté à 6 macaques rhésus. Les muqueuses sexuelles de chaque animal ont été exposées, une fois par semaine, à des cultures tissulaires infectées par le VIH. Une durée d’exposition médiane de 17 et 27 semaines a été nécessaire pour parvenir à infecter les animaux respectivement protégés par les versions modifiées 3BNC117-LS et 10-1074-LS. Le premier singe infecté a acquis le virus au bout de 26 semaines et le singe le mieux protégé à acquis le virus au bout de la 41semaine.

La même expérience a été faite avec les versions non modifiées des bNAbs, les durées médianes de protection étaient de 12,5 (3BNC117) et de 13 semaines (10-1074). Les auteurs ont également fait subir le même traitement à 12 singes témoins. Une médiane de 3 semaines d’exposition était nécessaire pour parvenir à infecter ces animaux. Les auteurs ont testé diverses combinaisons d’anticorps monoclonaux. Ils ont observé qu’au fil du temps, une plus forte titration de 3BNC117-LS a été observée au fil du temps, de même qu’une amélioration de la durée de la protection de 6 à 14 semaines, comparée à un bNAbs seul.

Une étude de phase 1 en cours

« Le résultat le plus frappant est la longue période de protection conférée par une unique injection », s’étonnent les auteurs dans leur discussion, tout en précisant qu’il est « improbable qu’une telle réponse aussi puissante soit également observée dans une autre espèce », bien que des essais récents mais non encore publiés montrent « une pharmacocinétique stable » des anticorps 3BNC117 et 10-1074 « sur des périodes de 6 mois », ajoutent-ils. Une étude de phase 1 sur le 3BNC117-LS est déjà en cours de mise en place.

Pour que ces anticorps soient réellement efficaces dans le cadre d’une prophylaxie pré-exposition, ils devront « être en mesure de prévenir l’infection par les populations génétiquement très diverses de virus ».

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