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Vivre avec le VIH et voyager ne sont pas incompatibles. Toutefois, en fonction des destinations, des précautions particulières peuvent être nécessaires afin que tout se passe pour le mieux. Afin de ne rien oublier, voici l’essentiel pour préparer au mieux votre voyage.

Consultez également la vidéo d’expert réalisée sur le sujet, un peu plus bas dans la page ou sur notre chaîne YouTube

Faire un bilan avec son médecin avant le départ

En général, il n’y a pas de contre-indication à voyager à l’étranger quand on vit avec le VIH. Tout dépend de votre état de santé général (CD4, autres maladies…), de la durée et de la destination de votre séjour. Par principe de précaution, il est toujours préférable de discuter avec votre médecin des modalités à suivre et de la nécessité de faire un bilan de santé avant de partir, notamment pour vérifier vos vaccinations.
Avant de partir, pensez aussi à demander à votre médecin :
Une ordonnance précisant la durée de votre traitement (plus une marge de sécurité), votre traitement rédigé en DCI (dénomination commune internationale). Selon votre destination, il pourra être prudent de faire traduire cette ordonnance en anglais.
Un certificat médical attestant, si besoin, que vous avez besoin d’injections (seringues et aiguilles) ou encore de médicaments sous forme liquide. Cela pourrait vous être utile pour passer les contrôles de sécurité à l’aéroport.
Une copie de votre dernier bilan biologique.
Éventuellement, un compte rendu médical succin (les faits les plus marquants).
Des contacts de médecins sur place ou relais à qui vous pourriez vous adresser en cas de problème.

Prévoir le stock d’antirétroviraux nécessaire

La prescription d’antirétroviraux est possible pour une durée d’un mois. Il est cependant préférable de prévoir un surplus, en cas de problème. Pour les séjours supérieurs à un mois, un pharmacien pourra remettre la quantité suffisante. Et ce, seulement avec l’accord de délivrance du médecin et celui de la caisse d’assurance maladie*. Assurez-vous par ailleurs de disposer des conditions de conservation nécessaires à votre traitement (pilulier, réfrigérateur si besoin, etc.).

*Pour plus de détails, veuillez consulter la procédure en allant sur le site de la Sécurité sociale (ameli.fr) en cliquant sur « Pharmacien », dans la section « Vous êtes professionnel de santé », puis sur « Délivrance d’un traitement de plus d’un mois ».

Anticiper le décalage horaire

Si vous devez séjourner dans un pays lointain et que le changement d’horaire est important, vous devez anticiper ce décalage pour votre prise de médicaments. Et ce, parfois quelques jours avant votre départ. Pour cela, votre pharmacien est un allié incontournable. Il y a en effet beaucoup de paramètres à prendre en compte pour déplacer la prise d’un ou plusieurs traitements et votre pharmacien pourra vous réaliser un schéma de prise afin de vous faciliter la tâche.

Garder ses ARV dans l’avion en cabine

Lors d’un voyage en avion, nous vous conseillons de garder vos médicaments dans un sac que vous aurez avec vous en cabine, y compris les seringues à usage médical et non dans vos bagages en soute. Cela vous évitera tout problème en cas de valises perdues ou de retard de livraison de vos bagages En plus de cela, pensez à avoir toujours sur vous une « dose de secours », c’est-à-dire deux ou trois jours de traitement, car vous n’êtes pas à l’abri d’un oubli de vos affaires en cabine ou ailleurs. Nous vous conseillons aussi de prendre plus de médicaments que nécessaire en cas de retour retardé pour des raisons imprévues (grèves, problèmes météo, etc.). Si vous voyagez avec vos traitements (comprimés, injections) en cabine, vous n’aurez pas obligation de les sortir de votre sac lors du passage des portiques de sécurité. Pensez tout de même à garder sur vous votre ordonnance, au cas où. Soyez aussi vigilant sur le mode de conservation de vos médicaments, car certains (comme l’interféron) doivent être conservés au frais. Dans ce cas, utilisez une trousse isotherme avec une brique réfrigérée (en plastique bleu), à condition de pouvoir mettre la brique au congélateur ou freezer toutes les douze heures.

Qui contacter sur le lieu de votre séjour et en cas de problème de santé ?

En Europe : le numéro de téléphone 112 vous permet d’être mis en relation immédiatement avec les services d’urgence locaux. Attention, en zone frontalière depuis un mobile, votre appel peut aboutir sur le pays voisin. Autre problème à signaler, la personne répondant à votre appel parlera le plus souvent anglais, mais pas toujours.
Associations locales de lutte contre le sida : Dans de nombreux pays, il existe des associations locales d’aide aux personnes séropositives. Vous pouvez retrouver toutes les informations sur le site Internet :  www.aidsmap.com (l’onglet « e-atlas »/« Country profile »).

Où s’informer avant le départ ?

Quelle que soit votre destination, il est toujours plus prudent de vous renseigner sur le pays dans lequel vous allez séjourner ainsi que des restrictions d’entrée. En effet, certains pays refusent ou limitent l’entrée des personnes vivant avec le VIH. Pour bien vous informer avant de partir, n’hésitez pas à consulter les sites Internet suivants :
Liste des ambassades et consulats français à l’étranger.
Ministère des Affaires étrangères.
CIMED (Comité d’informations médicales) : fiches par pays.
Conseils médicaux aux voyageurs : www.safetravel.ch.
Institut Pasteur :  recommandations sanitaires par pays.
HIVTravel : base de données par pays sur les restrictions/interdictions contre les personnes vivant avec le VIH.

Quelle couverture santé à l’étranger ?

En Europe : la carte européenne d’assurance maladie (CEAM) permet de bénéficier d’une prise en charge de vos soins médicaux, dans certains pays de l’Union européenne – Espace économique européen* (UE-EEE) et en Suisse. Attention, tous les pays de l’Union européenne ne sont pas signataires d’une convention avec la France et il est donc indispensable de se renseigner avant le départ pour savoir si cette carte est valable sur votre lieu de vacances. Vous pouvez faire la demande de cette carte européenne par Internet (www.ameli.fr), par téléphone (au 36 46) ou directement au point accueil de votre caisse d’assurance maladie. Vous n’aurez aucun document à fournir, néanmoins vous devez en faire la demande au moins quinze jours avant votre départ. Si votre départ est imminent, votre caisse d’assurance maladie vous délivrera un certificat provisoire, valable trois mois, en attendant de recevoir votre CEAM. Attention, cette carte (délivrée par la France) est valable deux ans et chaque membre d’une même famille doit avoir la sienne, y compris les enfants de plus de 16 ans. Plus d’informations sur ameli.fr.

Pays hors Europe ou n’acceptant pas la CEAM : afin de vous informer sur les accords entre la Sécurité sociale et certains pays, vous pouvez consulter le CLEISS (Centre des liaisons européennes et internationales de Sécurité sociale) qui contribue à la bonne application de ces accords. Pour tous les frais médicaux avancés dans les pays hors de l’UE-EEE, il conviendra de conserver ses feuilles de soins, factures et prescriptions de médicaments acquittés sur place pour permettre un possible remboursement au retour en France. Toutefois, il se peut qu’il soit nécessaire de prendre une assurance privée spécifique pour votre voyage.

Votre dossier nomade, les bons réflexes

Indépendamment de votre passeport, carte d’identité, permis de conduire, carte de paiement, pensez à prendre :

– Votre carnet de vaccination.
– Vos dernières analyses biologiques.
– Votre ordonnance précisant la durée de votre traitement (avec les DCI*), éventuellement traduite en anglais.
– Les coordonnées des médecins traitants de votre pays.
– Votre carte européenne d’assurance maladie.
– Les numéros de téléphone de l’ambassade ou du consulat de votre pays d’origine (émetteur du passeport) ;
– Une photocopie de vos pièces d’identité, de vos billets d’avion, de vos analyses (scanner ces documents et se les envoyer par courrier électronique, sur une adresse e-mail, permet de les récupérer partout dans le monde).
– Une mini-fiche avec les coordonnées d’un proche au courant de votre situation santé et à prévenir en cas de problème. Si possible en anglais.

* La DCI (dénomination commune internationale) correspond au nom de la molécule et non au nom commercial d’un médicament.